Alerte à la bombe pour éviter un examen
L’étudiant déclaré coupable espère éviter la prison
L’étudiant déclaré coupable d’avoir fait un faux appel à la bombe à l’Université Concordia craignait tout simplement de couler l’examen qu’il devait passer ce jour-là, a-t-il avoué hier en suppliant de lui éviter la prison.
« Ma première idée avait été de déclencher l’alarme incendie, mais je me suis dit que ce ne serait pas assez, que la tactique ne sera pas efficace », a témoigné Hisham Saadi, hier au palais de justice de Montréal, en espérant être condamné à la prison à domicile plutôt qu’à 30 mois de pénitencier tel que le demande la Couronne.
Saadi, 49 ans, étudiait au doctorat en mars 2017. Et avec son statut, il ne pouvait pas se permettre de couler un examen.
Comme il n’était pas prêt, il a décidé de faire croire qu’un groupe extrémiste allait faire exploser des engins artisanaux dans l’université sous prétexte que les musulmans avaient trop d’accommodements raisonnables.
« J’ai eu l’idée de combiner l’islamophobie et le terrorisme pour stopper l’examen, a-t-il dit. J’avais deux sentiments : celui que ce que j’allais faire était tellement grave, mais je devais sauver ma peau. »
FINI LES EXAMENS
Le plan a fonctionné puisque l’université a été fermée pendant plusieurs heures. Mais Saadi a ensuite été arrêté, accusé, puis déclaré coupable de craintes terroristes.
« C’est fini les examens, il n’y a plus d’examens, plus rien », a déploré Saadi qui est maintenant sans emploi.
Son avocate Caroline Braun a rappelé que son client était en dépression quand il a commis son crime. Et Saadi a renchéri en affirmant qu’il croyait à l’époque que son geste était une « mauvaise blague ».
Mais la Couronne a mentionné que Saadi avait été l’artisan de son propre malheur. Elle a d’ailleurs souligné que la dépression de Saadi semblait bien mineure, puisque le jour où il a formulé son plan, l’accusé avait passé un autre examen qu’il dit avoir bien réussi.
« La santé mentale n’a aucun rapport, a-t-il plaidé. Son examen, il allait le couler, c’est tout. »
La juge Mélanie Hébert rendra sa sentence la semaine prochaine.