Se contenter de faire du surplace
Malgré tout, l’Impact s’en tire avec un résultat positif. Le point acquis à la suite du match nul contre le New York City FC samedi se qualifie par l’expression « c’est mieux que rien ».
D’abord, ce point a été acquis contre un adversaire direct dans l’Association de l’Est et à mon sens une des meilleures équipes de la MLS. Ensuite, même s’il a laissé filer deux points précieux, l’Impact est toujours sixième, la dernière place qui donne accès aux séries éliminatoires.
À mon époque, les règlements de la FIFA octroyaient deux points seulement pour une victoire et un point pour un match nul. Cette règle était plus avantageuse pour les équipes en déplacement parce qu’un score paritaire sur un terrain adverse valait beaucoup plus cher qu’aujourd’hui. Le fait d’avoir installé un système qui récompense une victoire par trois points au classement a forcé les équipes à redoubler d’efforts pour la victoire. À mon sens, ce changement était nécessaire et constitue la meilleure des solutions pour n’importe quelle ligue.
Pourquoi ? Parce que dans le passé, on voyait beaucoup plus souvent des équipes se contenter d’un match nul. La tactique frileuse avait souvent pour objectif de garder le pointage bas ou à égalité, ce qui donnait parfois des matchs fermés, voire ennuyeux.
TROP D’HÉSITATION
Samedi, j’aurais aimé que l’Impact prenne un peu plus de risques pour rechercher la victoire. Ressortir de cette rencontre avec les trois points aurait eu l’effet d’une bouffée d’oxygène dans cette course aux séries qui devrait s’avérer pour le moins étouffante au cours des quatre derniers matchs d’ici la fin d’octobre.
Mais, encore une fois, le Bleu-blancnoir a été trop hésitant. L’effectif montréalais a semblé accablé par « la peur de perdre », celle de s’enfarger et de laisser leurs plus proches poursuivants revenir à leur hauteur.
Dans une certaine mesure, je comprends puisque le NYCFC est une très bonne équipe. Elle peut rugir à tout instant.
Cette hésitation n’a jamais été aussi évidente qu’en deuxième mi-temps, où le XI montréalais s’est peut-être un peu trop replié dans sa zone.
Au diable les regrets, l’Impact doit se tourner vers son prochain match à Washington. Face au D.C. United, le plus proche poursuivant, les hommes de Rémi Garde auront fort à faire. Comme rencontre cruciale, on ne fait pas mieux.
Personnellement, je crois que l’Impact se satisferait d’une victoire comme d’un match nul. À ce moment, tout le monde ferait du surplace, ce qui serait à l’avantage des Montréalais.
BRISER LE BLOC
Dans une chronique précédente, je vous ai expliqué les subtilités du « bloc défensif », cette capacité d’une équipe de se défendre ensemble, de manière organisée.
Depuis quelques mois, l’Impact s’est grandement amélioré dans ce département. Son bilan défensif s’est amélioré et au passage, il a récolté plus de points au classement.
Mais samedi, le NYCFC a montré comment une équipe peut faire pour briser ce genre de bloc. Son premier et seul but de la rencontre est un bel exemple à analyser pour les entraîneurs et les jeunes joueurs.
D’abord, une passe de pénétration a trouvé les pieds de David Villa entre les lignes. L’Espagnol s’est retrouvé à ce moment derrière les milieux de l’Impact et devant ses défenseurs.
Rapidement, en deux touches de ballon seulement, Villa a réussi à remettre à son coéquipier sur la gauche du terrain, le défenseur Ben Sweat.
Ce dernier, en première intention, a donné un centre dans la surface d’Evan Bush. Sur l’action, Rudy Camacho a anticipé juste un peu trop tard la course de l’attaquant newyorkais. Au lieu d’être devant Jo Inge Berget dans le petit rectangle, il était tout juste derrière, ce qui l’a poussé à effectuer une intervention dangereuse dans le petit rectangle. La suite, vous la connaissez. Le NYCFC a pris les devants 1 à 0.
Dans cette situation, il faut applaudir l’efficacité de l’adversaire. Trouver ses coéquipiers entre les lignes adverses, jouer rapidement en une ou deux touches de ballon et centrer dans la surface, voilà probablement la meilleure façon de battre un bloc défensif étanche comme celui de l’Impact.