Philippe Couillard, le référendiste ?
En politique québécoise et fédérale, la réforme du mode de scrutin est comme le monstre du Loch Ness. Tout le monde en a entendu parler, mais personne ne l’a jamais rencontrée.
René Lévesque l’avait promis. Justin Trudeau, aussi. Même Jean Charest s’y était engagé. Une fois au pouvoir, la promesse était balayée sous le tapis. Pourquoi diable vouloir changer le mode de scrutin alors qu’il venait tout juste de leur donner une victoire majoritaire ?
MENSONGE
Promesse faite, promesse rompue par intérêt purement partisan. Ce qui n’enlève en rien au côté foncièrement mensonger de l’engagement originel. Cette fois-ci, le PQ, la CAQ et Québec solidaire le promettent à leur tour. Question de rendre le mode de scrutin plus représentatif des résultats électoraux.
Ils l’ont fait ensemble et de façon, disent-ils, très déterminée. Ce sera donc à suivre après le 1er octobre. Cette semaine, le chef libéral répétait son opposition féroce à la chose. En entrevue avec Le Devoir, Philippe Couillard a même brandi un possible référendum pour bloquer toute tentative de réforme.
Sachant que pour M. Couillard, tout référendum n’est qu’un vulgaire « épouvantail » à moineaux du PQ, j’ai tout d’abord cru à une hallucination auditive. Mais il l’avait bel et bien dit.
GROS BLOCAGE
Or, dès après l’entrevue, le naturel revenait au galop. Le premier ministre sortant avait déjà changé d’idée. Toujours opposé à une réforme du mode de scrutin, le mot « référendum » ne sortait plus de sa bouche. Gros blocage.
De fait, les libéraux n’ont aucun intérêt à changer quoi que ce soit. Après tout, à 150 ans d’existence, le PLQ n’est tout simplement pas tuable. Tablant sur le vote monolithique des non-francophones, le système actuel lui garantit toujours un excellent fonds de commerce électoral.
Résultat : même lorsqu’ils perdent le pouvoir, les libéraux savent très bien que, de toute manière, ils y reviendront dans pas longtemps…