Les dépanneurs veulent vendre les mêmes vins que les magasins de la SAQ
Ils réclament une libéralisation du marché afin d’améliorer la qualité des produits sur leurs tablettes
Les propriétaires de dépanneurs du Québec réclament le droit de vendre les mêmes vins que ceux qui sont offerts dans les magasins de la Société des alcools du Québec (SAQ).
« On est rendu là. Il faut penser aux consommateurs. Nos clients nous le demandent », a indiqué hier au Journal le président de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Yves Servais.
Selon ce dernier, le marché du vin devrait être libéralisé au Québec afin d’améliorer la qualité des produits offerts aux consommateurs dans les dépanneurs et les épiceries, qui représentent plus de 8000 points de vente.
« On est tanné d’entendre que nous ne vendons que des vins de dépanneur. On veut avoir accès aux mêmes produits de qualité que ceux disponibles dans les magasins de la SAQ », a fait valoir M. Servais.
La législation actuelle québécoise interdit aux dépanneurs et épiceries de vendre des bouteilles de vin « embouteillées au château », comme le font les succursales de la société d’État.
Les vins offerts dans les dépanneurs et épiceries doivent obligatoirement être importés en vrac et embouteillés au Québec.
SEULEMENT DEUX MENTIONS
La Société des alcools du Québec autorise seulement la mention du cépage et de l’année de vendange sur les étiquettes des bouteilles. Alors que le Parti libéral du Québec a promis de réviser le modèle d’affaires de la Société des alcools du Québec et que la Coalition avenir Québec (CAQ) entend libéraliser le marché du vin, l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec dit souhaiter un meilleur accès et un meilleur choix de vins pour les Québécois.
« Avant de penser à inventer de nouveaux modèles de commercialisation au Québec, il serait logique d’utiliser les réseaux existants comme les dépanneurs et les épiceries », est d’avis le porte-parole de l’AMDEQ, Yves Servais.
LA SAQ A SES ATOUTS
Les propriétaires de dépanneurs et épiciers soutiennent que la Société des alcools du Québec a en mains des atouts qu’ils n’ont tout simplement pas.
« La SAQ détient le programme de la carte Inspire qui lui permet d’obtenir une foule de données sur ses clients. Il y a aussi le service-conseil », observe le porte-parole de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec.
Outre les vins dits « embouteillés au château », les dépanneurs souhaiteraient également pouvoir offrir à leurs clients des produits spiritueux comme la vodka, le gin et le whisky.
MONOPOLE CONTESTÉ
Les producteurs de vin de l’Australie et des États-Unis voudraient également voir leurs produits distribués dans les dépanneurs et épiceries du Québec.
Les vignerons australiens et américains ont déposé l’an dernier une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce pour que leurs produits soient vendus dans les épiceries et dépanneurs partout au pays.
La démarche américaine a depuis été mise en veilleuse dans le cadre de la renégociation du traité de l’Accord de libre-échange nord-américain, par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Or, les producteurs de vins australiens poursuivent leurs revendications auprès de l’organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays et demandent la création d’un comité spécial pour étudier la question.