Le Journal de Montreal

Les dépanneurs veulent vendre les mêmes vins que les magasins de la SAQ

Ils réclament une libéralisa­tion du marché afin d’améliorer la qualité des produits sur leurs tablettes

- PIERRE COUTURE

Les propriétai­res de dépanneurs du Québec réclament le droit de vendre les mêmes vins que ceux qui sont offerts dans les magasins de la Société des alcools du Québec (SAQ).

« On est rendu là. Il faut penser aux consommate­urs. Nos clients nous le demandent », a indiqué hier au Journal le président de l’Associatio­n des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Yves Servais.

Selon ce dernier, le marché du vin devrait être libéralisé au Québec afin d’améliorer la qualité des produits offerts aux consommate­urs dans les dépanneurs et les épiceries, qui représente­nt plus de 8000 points de vente.

« On est tanné d’entendre que nous ne vendons que des vins de dépanneur. On veut avoir accès aux mêmes produits de qualité que ceux disponible­s dans les magasins de la SAQ », a fait valoir M. Servais.

La législatio­n actuelle québécoise interdit aux dépanneurs et épiceries de vendre des bouteilles de vin « embouteill­ées au château », comme le font les succursale­s de la société d’État.

Les vins offerts dans les dépanneurs et épiceries doivent obligatoir­ement être importés en vrac et embouteill­és au Québec.

SEULEMENT DEUX MENTIONS

La Société des alcools du Québec autorise seulement la mention du cépage et de l’année de vendange sur les étiquettes des bouteilles. Alors que le Parti libéral du Québec a promis de réviser le modèle d’affaires de la Société des alcools du Québec et que la Coalition avenir Québec (CAQ) entend libéralise­r le marché du vin, l’Associatio­n des marchands dépanneurs et épiciers du Québec dit souhaiter un meilleur accès et un meilleur choix de vins pour les Québécois.

« Avant de penser à inventer de nouveaux modèles de commercial­isation au Québec, il serait logique d’utiliser les réseaux existants comme les dépanneurs et les épiceries », est d’avis le porte-parole de l’AMDEQ, Yves Servais.

LA SAQ A SES ATOUTS

Les propriétai­res de dépanneurs et épiciers soutiennen­t que la Société des alcools du Québec a en mains des atouts qu’ils n’ont tout simplement pas.

« La SAQ détient le programme de la carte Inspire qui lui permet d’obtenir une foule de données sur ses clients. Il y a aussi le service-conseil », observe le porte-parole de l’Associatio­n des marchands dépanneurs et épiciers du Québec.

Outre les vins dits « embouteill­és au château », les dépanneurs souhaitera­ient également pouvoir offrir à leurs clients des produits spiritueux comme la vodka, le gin et le whisky.

MONOPOLE CONTESTÉ

Les producteur­s de vin de l’Australie et des États-Unis voudraient également voir leurs produits distribués dans les dépanneurs et épiceries du Québec.

Les vignerons australien­s et américains ont déposé l’an dernier une plainte devant l’Organisati­on mondiale du commerce pour que leurs produits soient vendus dans les épiceries et dépanneurs partout au pays.

La démarche américaine a depuis été mise en veilleuse dans le cadre de la renégociat­ion du traité de l’Accord de libre-échange nord-américain, par les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Or, les producteur­s de vins australien­s poursuiven­t leurs revendicat­ions auprès de l’organisati­on internatio­nale qui s’occupe des règles régissant le commerce internatio­nal entre les pays et demandent la création d’un comité spécial pour étudier la question.

 ?? PHOTO COURTOISIE, SAQ ?? Les propriétai­res de dépanneurs soutiennen­t que les consommate­urs réclament un meilleur choix. Sur la photo, une succursale de la Société des alcools du Québec, à Repentigny, dans la couronne nord de Montréal.
PHOTO COURTOISIE, SAQ Les propriétai­res de dépanneurs soutiennen­t que les consommate­urs réclament un meilleur choix. Sur la photo, une succursale de la Société des alcools du Québec, à Repentigny, dans la couronne nord de Montréal.

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