Québec solidaire voudrait bien piger dans votre CELI
Renaud Brossard, directeur Québec de la Fédération canadienne des contribuables, a mis au jour une idée d’extrême gauche plutôt discutable de Québec solidaire.
Dans le document Maintenant ou jamais – Plan de transition économique, à la page 46, on explique comment on compte financer l’amélioration énergétique des bâtiments résidentiels d’ici 12 ans.
« Dès son premier mandat, un gouvernement solidaire rapatriera le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) canadien. En 2015, le total de la valeur marchande des CELI au Québec s’élevait à 77,4 G$.
Une partie de ce réservoir d’épargne à faible coût sera spécifiquement dédiée à l’habitation durable. […] le tiers de cette nouvelle réserve de capital sera géré par Transition énergétique Québec et rendu disponible aux fournisseurs en énergie (Hydro-Québec, Énergir) pour financer la rénovation de bâtiments résidentiels énergivores. »
Tout comme monsieur Brossard, des dizaines de confrères conseillers, comptables, planificateurs et fiscalistes ont pris connaissance du texte et ont compris la même chose que moi. QS souhaite puiser 26 milliards de dollars directement dans les poches des Québécois à même leurs CELI pour financer des projets hautement risqués.
RÉVOLUTION FRANÇAISE
Devant le tollé de critiques sur les médias sociaux, QS a pondu en toute hâte dans la nuit de samedi à dimanche un communiqué qui n’ajoute que davantage de brouillard.
Tout coûte de plus en plus cher. Les citoyens peinent à joindre les deux bouts et à faire un peu d’épargne. Il m’apparaît tout à fait insensé de penser piger dans les comptes d’épargne des gens. Le CELI n’est pas un abri fiscal. C’est de l’épargne citoyenne APRÈS impôt. La mesure tire son origine il y a 200 ans, après que Napoléon eut saisi les épargnes bancaires des Français et ruiné le pays avec ses guerres.
Pour relancer le système économique français en lambeaux et calmer les révolutions, on a compris qu’on devait laisser en paix une petite partie des avoirs après impôt des citoyens.
Financer la rénovation, l’efficacité énergétique, la préservation des rivières… c’est certainement noble et souhaitable. Là n’est pas la question.
L’initiative pourrait simplement prendre la forme d’« obligations vertes » pouvant être achetées VOLONTAIREMENT par la population et être déposées tant dans le CELI que dans le REER. Je laisse la conclusion à monsieur Renaud Brossard : « Ce n’est pas une question d’impôts et de taxes, c’est une question de propriété. Ce qu’un travailleur a gagné honnêtement et épargné après avoir payé ses impôts n’appartient pas aux politiciens. Point barre. »