Des anciens du Parti libéral du Québec font la promotion de projets éoliens
Cinq proches de la formation politique travaillent à promouvoir cette filière énergétique
Même en contexte de surplus historique d’électricité, Hydro-Québec sera forcée d’acheter inutilement plus de 1 milliard $ d’énergie éolienne cette année. Or, TVA Nouvelles a appris que cinq proches du Parti libéral du Québec travaillent activement à la promotion de plusieurs projets éoliens au Québec.
Jonathan Gagnon, lobbyiste qui représente l’Association canadienne de l’énergie éolienne, a été directeur de cabinet adjoint au ministère de l’Environnement dirigé par Pierre Arcand. Son mandat est aujourd’hui de convaincre le gouvernement d’augmenter le nombre de parcs éoliens. « Une expérience au sein de l’appareil gouvernemental permet de bien en comprendre le fonctionnement », a-t-il commenté par courriel.
Daniel Giguère, directeur des affaires gouvernementales d’Innergex – qui a récemment acheté cinq parcs éoliens en Gaspésie –, a été chef de cabinet au Conseil du trésor et conseiller spécial en 2010. « La connaissance de la machine gouvernementale est un atout, a-t-il reconnu lors d’un entretien téléphonique. Mais je n’ai jamais senti que c’est un atout prédominant pour présenter un projet éolien. »
L’entreprise Brookfield Power a retenu les services de la lobbyiste Eva Falk Pedersen pour éventuellement obtenir des permis afin d’exploiter des projets éoliens. Cette dernière a occupé le poste d’adjointe au cabinet du ministre des Affaires autochtones en 2011.
Benoît Lefebvre, l’actuel président du Conseil du Parc éolien Pierre-De Saurel, a dirigé plusieurs cabinets ministériels, notamment celui du ministère de l’Agriculture en 2011. Par courriel, M. Lefebvre explique que son expérience politique n’a pas joué un rôle prépondérant dans sa nomination à la présidence du conseil.
Enfin, l’ancien grand patron d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, nommé par le gouvernement libéral de Jean Charest, préside le Fonds d’investissement Axium, qui détient des intérêts dans l’éolien au Québec.
Selon l’économiste Germain Belzile, une proximité importante s’est développée entre l’industrie et les rangs libéraux. « On se rend compte que c’est une technologie très chère et qu’on n’a pas besoin de cette électricité. C’est sûr que l’industrie devra redoubler d’efforts pour convaincre le gouvernement », a-t-il expliqué.
RECRUTEMENT « LÉGITIME »
Pour le prof Pierre-Olivier Pineau, la filière éolienne recrute là où elle trouve l’expertise pour assurer sa croissance. « On a besoin dans tous les secteurs de gens qui savent parler aux acteurs et aux décideurs. C’est tout à fait légitime », a-t-il plaidé, estimant qu’à long terme, les perspectives du marché éolien sont prometteuses.