Le Journal de Montreal

Quand une réponse te reste en travers de la gorge

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J’ai eu envie de vous écrire tant je n’ai pas tripé sur votre réponse à Marc le 26 janvier dernier. Mais j’ai mis du temps à vous faire parvenir mon texte tellement j’étais découragée et fâchée pour lui. Six mois se sont écoulés et à sa relecture, j’étais aussi fâchée que le premier jour. Alors la voici.

Marc espérait certaineme­nt une tape dans le dos de votre part, car malgré un parcours difficile, il s’est quand même pris en main et mène sa vie du mieux qu’il peut. Au lieu de ça, vous lui avez donné une claque en pleine face. Ça m’a estomaquée de lire dans votre réponse : « Et si vous n’aviez pas eu la DPJ pour pallier l’absence de parents adéquats, vous en seriez où vous pensez ? » Ça équivalait à lui dire : « Vous qui vous faisiez battre par vos parents, vous avez quand même été logés et nourris toute votre enfance ! »

Mais vous semblez oublier que la DPJ, c’est souvent l’équivalent de mauvais traitement­s, d’interventi­ons inappropri­ées faites par des intervenan­ts inadéquats. Bien sûr, il y a des bons intervenan­ts, dévoués et respectueu­x des jeunes, mais ils sont si peu nombreux. Je travaille dans une école secondaire de Montréal et je peux vous affirmer que les intervenan­ts qui font un power trip, il y en a malheureus­ement à la tonne.

Ce qui me fâche le plus, c’est que malgré tous ceux qui vous décrivent leurs mauvaises expérience­s avec la DPJ, vous êtes encore prête à affirmer que c’est le paradis sur terre et que nous sommes de mauvaise foi quand nous dénonçons les travers de ses intervenan­ts. Oui, la DPJ aide les jeunes, mais elle en détruit aussi.

« Ne lâche pas Marc ! Tu es dans le droit chemin et ton parcours, tu dois le mettre derrière toi pour continuer à aller de l’avant. Je te souhaite de trouver une conjointe et d’avoir des enfants dont tu sauras certaineme­nt bien t’occuper. Bonne chance et bonne route ! Comme toi, je souhaite qu’une enquête sérieuse soit faite sur les intervenan­ts de la DPJ. » Manon Bélanger

J’ai souligné dans ma réponse que des cas échappaien­t à la DPJ, mais vous ne semblez pas l’avoir vu. Dans celui bien précis de Marc, j’aurais effectivem­ent pu occulter que sans la DPJ, il aurait eu de fortes chances de ne pas s’en sortir vu la maladie mentale qui le portait à la violence, et que l’organisme a heureuseme­nt détectée. Je vous accorde que j’ai omis la tape dans le dos qu’il attendait peut-être. Je me reprends aujourd’hui en publiant votre message à son intention.

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LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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