Le Journal de Montreal

Un autre espoir à la trappe

- MARC DE FOY marc.defoy @quebecorme­dia.com

Le Canadien a échappé un autre choix de première ronde. En lisant ces lignes, Marc Bergevin va probableme­nt me répéter que le Tricolore n’est pas la seule organisati­on de la Ligue nationale dans ce bateau. C’est tout à fait vrai. Il n’en reste pas moins que la liste des flops est longue à Montréal.

Michael McCarron représenta­it un projet à long terme lorsque le Canadien l’a sélectionn­é au 25e rang du repêchage de 2013. Les joueurs de gros gabarit comme lui mettent généraleme­nt plus de temps à se développer.

Ils sont maladroits. Leur coordinati­on n’est pas fluide. Leurs bras paraissent trop longs. Leurs jambes ne suivent pas les mouvements de leur corps.

LES DÉBUTS DE LECLAIR

John LeClair était comme ça à son arrivée avec le Canadien. Ça donnait des séquences cocasses.

Lors d’une séance d’entraîneme­nt au Forum, il était entré en collision avec un groupe de coéquipier­s comme une boule dans un jeu de quilles. Tout le monde s’était retrouvé les quatre fers en l’air !

C’est sans oublier la fois où il avait frappé Jacques Demers au centre de la patinoire. L’entraîneur fut quelques jours à ne pas chausser les patins. Il avait mal partout.

Mike Keane avait surnommé LeClair « Marmaduke », le sympathiqu­e chien danois des bandes dessinées qui s’accroche partout avec ses longues pattes.

Mais la comparaiso­n s’arrête là. Contrairem­ent à ce qu’on a vu avec LeClair, McCarron n’éclatera pas avec une autre équipe de la Ligue nationale. C’est dommage, mais il ne possède ni la vitesse ni les habiletés pour jouer dans le circuit ultrarapid­e qu’est la LNH.

ERREUR D’ÉVALUATION

On peut parler d’une erreur d’évaluation des dirigeants du Canadien. L’époque des gros joueurs lents est révolue depuis longtemps. C’est la vitesse qui prime. Les joueurs qui tirent de la patte ont avantage à posséder un bon sens du hockey, sinon ils sont cuits.

McCarron a épuisé sa dernière chance avec l’organisati­on du Tricolore. Il serait étonnant qu’une équipe le réclame au ballottage. Son cas rappelle celui du défenseur Jarred Tinordi, premier choix du Tricolore en 2010. Son manque de mobilité en a fait un joueur vulnérable sur les surfaces de la LNH.

Échangé aux Coyotes, il n’a disputé que sept matchs avec la formation de l’Arizona. Il a évolué avec les Penguins de Wilkes-Barre l’an dernier. On le retrouve aujourd’hui avec les Admirals de Milwaukee, équipeécol­e des Predators de Nashville.

QUE FERA SCHERBAK ?

Il faudra voir aussi ce que Nikita Scherbak nous réserve. À sa défense, il a été blessé plus souvent qu’à son tour à ses trois premières saisons profession­nelles.

Il a marqué deux buts en matchs préparatoi­res jusqu’ici, mais il n’a pas été visible pour autant. Il ne s’implique pas physiqueme­nt. Il ne force pas la main des décideurs de l’organisati­on. Il pourrait retourner à Laval. Mais tout n’est pas noir. Noah Juulsen, premier choix de 2015, a mis peu de temps à gravir les échelons. Victor Mete, qui a été sélectionn­é au 100e rang du repêchage de 2016, a fait lui aussi sa place au sein du personnel de défenseurs.

Ryan Poehling et Jesperi Kotkaniemi, les premières sélections de l’an dernier et de cette année, vont jouer à Montréal. On dit beaucoup de bien également de Josh Brook, Cayden Primeau, Jesse Ylonen, Alexander Romanov et Jacob Olofsson. Les trois derniers joueurs ont été repêchés au deuxième tour du repêchage de juin dernier.

Il faut souhaiter que ces joueurs progressen­t et que le Canadien sache bien les aider à se développer quand ils frapperont à la porte du grand club.

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