Le ministre Blanchette se défend d’avoir menti
Contrairement à ce que le ministre de la Faune Luc Blanchette a déclaré, son ministère disposait d’une étude sur les caribous de Val-d’Or quand il a annoncé leur déménagement au zoo de Saint-Félicien, a appris notre Bureau d’enquête.
En juin 2017, M. Blanchette a soutenu qu’un document utilisé pour décider du transfert n’était pas une étude en bonne et due forme.
« Le mot étude est assurément trop fort, avait-il dit au quotidien Le Devoir. J’ai utilisé le terme étude, mais il s’agissait de six scénarios dans un document interne de travail. »
Le ministre s’expliquait alors après la décision du zoo de Saint-Félicien de renoncer à accueillir les 18 caribous de Val-d’Or, en raison de l’absence d’étude sur leur survie.
Le ministère de la Faune a refusé les demandes des médias qui souhaitaient obtenir les documents qui ont aidé M. Blanchette à prendre sa décision concernant cette « espèce vulnérable ».
TROIS MOIS AVANT
Un document transmis récemment par le ministère à notre Bureau d’enquête s’intitule Étude de faisabilité du rétablissement du caribou de Val-d’Or. Caviardé à plusieurs endroits, il est daté du 12 janvier 2017, soit trois mois avant l’annonce du déménagement des caribous à Saint-Félicien.
Ce projet est évoqué dans le document, pro- duit par des biologistes et des ingénieurs du ministère.
En entrevue, M. Blanchette s’est défendu d’avoir caché son existence.
« Non, je n’ai pas menti, a-t-il dit. Moi je n’étais pas informé de ça. »
Selon lui, seul un tableau pré- sentant six scénarios lui a été soumis. Il a ensuite été informé de l’existence de l’étude, mais il ne se souvient pas quand. « On en lit tellement des choses », a-t-il plaidé.
Même s’il a nié en juin l’existence de l’étude, M. Blanchette n’en veut pas à ses fonctionnaires de ne pas la lui avoir « mise sous les yeux assez rapidement ». « Ils savent travailler », a-t-il expliqué.
Il a soutenu que, malgré son titre, cette « étude de faisabilité » n’en est pas une.
« Moi, j’ai ma maîtrise en gestion de projets, a-t-il dit. Pour moi, une étude de faisabilité, c’est la faisabilité financière, technique, etc. »
En mars 2018, M. Blanchette a présenté les résultats d’une autre étude qu’il avait demandée après le cafouillage du printemps 2017.