Trump dit avoir refusé de rencontrer Trudeau
Le PM du Canada se défend d’avoir été snobé à New York
NEW YORK | (AFP) Donald Trump a affirmé hier avoir refusé de rencontrer le premier ministre canadien Justin Trudeau à New York, cristallisant un peu plus les difficiles négociations entre Washington et Ottawa pour remplacer l’Accord de libre-échange nord-américain.
À un journaliste qui lui demandait s’il avait éconduit le chef du gouvernement canadien, le président républicain a répondu « oui, je l’ai fait », lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Aucune réunion n’a été demandée », a pour sa part laconiquement répondu à l’AFP le bureau de Justin Trudeau, se refusant à plus de commentaires.
Les relations entre les deux dirigeants sont particulièrement tendues depuis le dernier sommet du G7 en juin au Québec. Le président américain avait tenu des propos particulièrement virulents, rendant M. Trudeau responsable de l’échec du sommet.
« JE N’AIME PAS L’ALENA »
Le traité commercial de l’Accord de libreéchange nord-américain (ALENA), qui lie les deux pays ainsi que le Mexique depuis 1994, est constamment décrié par Donald Trump. Ce dernier y voit l’origine de la perte de millions d’emplois américains, notamment dans le secteur automobile.
« Je n’aime pas l’ALENA. Je ne l’ai jamais aimé. Il a été très mauvais pour les ÉtatsUnis. Il a été très bon pour le Canada. Il a été très bon pour le Mexique. Très mauvais pour nous », a-t-il déclaré, en référence à l’important déficit commercial avec le Mexique (63,6 milliards de dollars en 2017) et aux régimes de subventions de certains secteurs canadiens, notamment agricoles.
La Maison-Blanche est parvenue fin août à un consensus avec Mexico. Et un texte doit être remis d’ici la fin de la semaine au Congrès américain, qui n’inclut pas pour l’heure le partenaire canadien.
« Le Mexique a noué un très bon accord. Mais avec le Canada, c’est très difficile », a également réagi Donald Trump, qui a estimé que si un accord était toujours possible, cela ne serait pas aux conditions canadiennes.
DANS L’INTÉRÊT DES CANADIENS
Justin Trudeau ne cesse, de son côté, de marteler qu’il ne signerait un accord qu’à la condition qu’il soit dans l’intérêt des Canadiens.
« Nous continuons d’être engagés dans des négociations en continu. Les discussions sont permanentes », avait-il déclaré hier matin lors d’une conférence de presse, se défendant alors d’avoir été snobé par le président américain.
« J’ai serré la main de Donald Trump pendant qu’il relisait ses notes pour son allocution. Il allait prononcer un discours. C’était une interaction comme bien d’autres au sein de l’ONU. C’était rapide et cordial. Il y a toutes sortes d’occasions pour moi de m’entretenir avec Donald Trump et ce n’était pas le moment tout simplement », a-t-il relaté.