Le Journal de Montreal

Ils préfèrent dormir avec leur chien

Des sinistrés ne veulent pas aller à l’hôtel où leurs compagnons ne sont généraleme­nt pas acceptés

- GUILLAUME ST-PIERRE

GATINEAU | Plusieurs sinistrés chassés de leur logement par la puissante tornade qui a frappé Gatineau vendredi dorment sur un lit de camp depuis six jours, au lieu d’aller à l’hôtel, pour ne pas se séparer de leur animal de compagnie.

C’est le cas de Dave Arbic, un travailleu­r de la constructi­on de 56 ans, qui refuse d’abandonner son chien Benji, même si la Croix-Rouge lui a offert l’hôtel gratuiteme­nt.

« Il est comme un enfant pour moi, confie l’homme originaire de la région de Vancouver et qui habite au Québec depuis huit ans. J’ai l’ai depuis 15 ans maintenant. Je suis très attaché à lui. »

LOYAUTÉ

Fidèles à leur ami à quatre pattes, une poignée d’évacués dorment depuis quelques jours dans un local aménagé exprès pour eux par la Croix-Rouge, à Gatineau. Des cages jonchent le sol où dorment au total sept chiens. Les propriétai­res canins refusent d’être hébergés à l’hôtel, loin de leur bête qui n’y est souvent pas acceptée.

Les nuits inconforta­bles passées sur un lit de camp sont pour Normand Côté, 69 ans, un petit prix à payer pour rester près de sa petite Chanelle.

« Quand t’as un animal, c’est comme ton enfant. C’est pour ça que je reste avec elle, tout simplement, même si ça veut dire de coucher sur le sol avec une couverture », dit le ferblantie­r de métier.

« On ne veut pas qu’elle se ramasse toute seule, ajoute-t-il. Elle reste avec nous autres parce qu’elle a aussi vécu le sinistre. Elle vit la même chose que nous. »

DÉMOLITION

Des tornades ont jeté à la rue des centaines de personnes dans la région d’Ottawa-Gatineau, vendredi dernier. Des camions de déménageme­nt ont fait leur apparition dans les quartiers touchés.

Pour plusieurs, il s’agissait, hier, de la dernière occasion de récupérer des biens avant l’inévitable démolition de leur logement éventré par les vents qui ont soufflé à 230 km/h.

BONS SAMARITAIN­S

Les sinistrés incapables de s’occuper de leur animal en attendant de se trouver un toit permanent avaient eux aussi un endroit où se tourner.

Les propriétai­res d’une petite boutique pour animaux, April May Robinson et Marie-Sophie Bourque, se sont portées volontaire­s pour récupérer, transporte­r et héberger les amis poilus d’évacués. Les deux femmes d’affaires s’occupaient de cinq chats, un lapin et deux hamsters, en date d’hier.

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PHOTO GUILLAUME ST-PIERRE Dave Arbic préfère dormir avec son chien Benji sur un lit de camp dans un centre communauta­ire plutôt que d’aller à l’hôtel qui lui est offert gratuiteme­nt par la Croix-Rouge.

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