Le Journal de Montreal

Un policier devra vivre avec un dossier criminel

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un policier de la Sûreté du Québec, en attente de son verdict dans un dossier de fraude, devra vivre avec les conséquenc­es de son casier judiciaire dans une autre cause où il a notamment reconnu avoir frappé une femme, a tranché le tribunal.

Le sergent Nicolas Landry a récemment été rabroué par la Cour supérieure, alors qu’il souhaitait retirer ses plaidoyers de culpabilit­é dans des dossiers datant de 2016.

Non seulement le juge Marc David a-t-il refusé que le policier puisse faire appel de ses aveux de culpabilit­é en raison « d’un état d’esprit altéré », mais le magistrat a aussi remis en doute la crédibilit­é d’un médecin ayant évalué l’accusé.

INAPTE ?

Il s’agit du Dr Gérard Leblanc, le même psychiatre ayant statué en 2014 que l’homme de 42 ans était inapte à exercer son métier de policier de façon permanente en raison d’une dépression majeure.

Membre de la SQ depuis 2001, le sergent des crimes majeurs est en congé de maladie depuis 2009.

En 2015, il a été accusé de fraude envers son employeur. Lors de son procès, qui s’est tenu le mois dernier au palais de justice de Montréal, la Couronne alléguait que le policier aurait menti ou qu’il aurait omis de mentionner certains faits à son médecin pour prolonger son congé de maladie tout en touchant son plein salaire.

Le juge André Perreault fera connaître son verdict le mois prochain dans cette affaire. S’il est reconnu coupable, Nicolas Landry risque d’être congédié par la SQ. C’est pour éviter cette conséquenc­e potentiell­e que le policier voulait annuler ses plaidoyers de culpabilit­é dans des causes entendues au palais de justice de Saint-Hyacinthe.

En juillet 2016, Landry avait reconnu avoir frappé une femme au visage, du revers de la main, et avoir lancé une brocheuse en sa direction. Il avait également avoué avoir présenté son insigne à un agent de la Régie intermunic­ipale de police de Richelieu-Saint-Laurent voulant lui remettre une contravent­ion pour s’être stationné dans une place réservée aux handicapés.

Le hic, c’est qu’à cette époque, Landry ne devait plus avoir son badge en sa possession, puisqu’il était suspendu à demi-solde en raison de l’accusation de fraude.

Près de deux ans plus tard, en mai dernier, le policier a tenté de convaincre le juge Marc David que son état mental était « très perturbé » lors de ces plaidoyers et qu’il ne pouvait en comprendre les conséquenc­es, expertise médicale à l’appui.

« Le tribunal n’accorde aucune foi aux conclusion­s d’inaptitude mentales formulées [par] le Dr Leblanc », a conclu le magistrat, soulignant « l’absence d’objectivit­é et d’impartiali­té » du médecin.

« Le tribunal a perçu que le Dr Leblanc voulait coûte que coûte maintenir la validité de ses conclusion­s [de 2014] », a souligné le juge David, rejetant ainsi la demande de l’accusé.

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NICOLAS LANDRY Coupable

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