Les policiers peuvent expulser une trafiquante d’une réserve
OPITCIWAN | Les policiers ont le droit d’entrer dans des résidences privées pour expulser des trafiquants de drogue des communautés autochtones, a tranché une juge.
Depuis le 1er janvier 2017, le Conseil de bande d’Opitciwan, en Mauricie, peut expulser de la réserve pour une durée de cinq ans toute personne reconnue coupable de trafic de drogue. Un règlement qui avait été voté par référendum par les membres de la communauté.
AUCUN POUVOIR
Le Conseil de bande était à bout de ressources pour expulser Kelly-Marguerite Weizineau, 31 ans, pourtant reconnue coupable de trafic de stupéfiants le 22 mars 2017.
Puisqu’elle se cachait à l’intérieur de résidences privées, le Conseil de bande et les policiers n’avaient pas le droit d’entrer dans les maisons et la renvoyer.
À bout de solution, le Conseil de bande s’est rendu jusqu’à la Cour supérieure du Québec pour faire valoir son droit d’autonomie gouvernementale.
Un juge vient de décider que la communauté peut expulser en tout temps un membre qui aurait vendu de la drogue.
PREMIÈRE AU CANADA
Grâce à ce jugement, les policiers ont maintenant le pouvoir d’entrer à l’intérieur des résidences et d’expulser la trafiquante de drogue.
Selon l’avocat Benoît Amyot, ce jugement serait le premier rendu au Canada en cette matière.
« Les gens se demandaient pourquoi les vendeurs n’étaient jamais expulsés. Avec le jugement, on vient de rassurer la population que le règlement est là et qu’il sera respecté », a dit le chef d’Opitciwan, Christian Awashish.
Selon ce dernier, l’expulsion des trafiquants est un moyen pour protéger sa communauté de près de 3000 membres.
« On veut vraiment lancer un message clair que vendre de la drogue c’est nuisible pour tout le monde. On veut rendre l’environnement meilleur et sain pour notre communauté », a lancé M. Awashish.