Système d’éducation dans un piètre état
Des experts, enseignants et parents se prononcent
AGENCE QMI | Le nombre d’élèves en difficulté dans les écoles primaires et secondaires du Québec a atteint un niveau record. Actuellement, plus de 210 000 élèves, soit un sur cinq, ont des besoins particuliers.
Les besoins en ressources spécialisées (orthophonistes, orthopédagogues, psychologues, etc.) sont grandissants, mais est-ce que le système scolaire est en mesure de faire face à cette réalité ? Plusieurs parents, invités à témoigner dans le cadre d’une enquête de l’émission JE, soutiennent que leur enfant a été laissé à lui-même, abandonné par le système scolaire.
« DÉSILLUSIONNÉE »
« T’es désillusionnée à un moment donné de voir que y’a pas plus de services que ça, explique Guylaine Mayer, mère d’un enfant atteint du syndrome d’Asperger. Si on lui donne les ressources pour apprendre, il va être capable d’aller loin. Ils valent de quoi ces jeunes-là, faut juste, leur donner la chance ».
Une demande d’accès à l’information, envoyée à 57 commissions scolaires, révèle que la majorité d’entre elles n’a aucune donnée permettant de savoir quel est le nombre d’élèves en attente de services et le temps d’attente moyen pour les différents types de professionnels. Près du tiers, soit 15 commissions scolaires, admettent que l’attente pour voir un orthophoniste, par exemple, peut varier de quelques mois à un an et demi, selon la région.
« On ne pouvait pas sabrer dans la présence de services professionnels et penser que ça n’allait rien faire », soutient Brigitte Dubé, mère d’un enfant autiste et co-fondatrice de la Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers. À l’automne 2017, elle a choisi de retirer son enfant de l’école et de lui faire l’école à la maison.
« Ça a été super mal géré [à l’automne 2017] pis s’en est arrivé jusqu’à un petit bonhomme qui était suicidaire. Qui me disait : maman, à Noël, tu m’achèteras un kit pour me suicider. J’ai dit : je refuse, ça s’arrête là. Deux semaines plus tard, il retrouvait le sourire. Puis il suit le programme du régulier actuellement ».