Trump accuse Pékin de vouloir lui nuire
La Chine réfute les allégations du président américain
NEW YORK | (AFP) Donald Trump a accusé la Chine depuis l’ONU hier de s’immiscer dans la politique américaine et de vouloir sa défaite aux élections, en raison de sa fermeté sur les échanges commerciaux, une accusation aussitôt rejetée par Pékin.
Les deux premières économies mondiales sont engagées depuis plusieurs mois dans une surenchère de droits de douane déclenchée par M. Trump, qui réclame une plus grande ouverture du marché chinois au « made in USA ».
« Malheureusement, nous avons découvert que la Chine essaye d’interférer dans les élections de novembre 2018 », a-t-il déclaré dans le cadre très solennel du Conseil de sécurité de l’ONU.
ENJEU MAJEUR
Ces élections législatives de mi-mandat s’annoncent délicates pour le camp républicain du milliardaire, qui pourrait perdre le contrôle du Congrès.
« Ils ne veulent pas que je gagne, ou que nous gagnions, parce que je suis le premier président à défier la Chine sur les échanges », a-t-il ajouté.
Si un responsable de l’équipe Trump a évoqué une ingérence chinoise ayant atteint un niveau « inacceptable », la Maison-Blanche est restée évasive sur les activités précises auxquelles le président faisait référence.
« La Chine a toujours respecté le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays », a réagi lors de la même réunion le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi.
« Nous rejetons les accusations proférées contre la Chine et demandons aux autres pays de respecter la Charte des Nations unies et de ne pas s’ingérer dans nos affaires internes », a insisté le ministre chinois.
GUERRE COMMERCIALE
La guerre commerciale américano-chinoise s’est aggravée lundi avec l’entrée en vigueur de tarifs douaniers supplémentaires de 10 % sur des biens chinois représentant 200 milliards de dollars d’importations annuelles.
Mardi, lors de son discours à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le président américain a une nouvelle fois exigé des échanges commerciaux « justes et équilibrés », martelant que le déséquilibre commercial avec Pékin ne pouvait être « toléré ».
Au même moment, la Chine jugeait impossible de poursuivre les négociations commerciales avec les États-Unis en ayant « le couteau sous la gorge ».
M. Trump, qui redoute une sévère défaite des républicains au Congrès lors des élections du 6 novembre, avait déjà accusé mi-septembre Pékin de tenter de le fragiliser politiquement en s’attaquant via ses taxes aux biens originaires d’États où l’électorat lui est traditionnellement fidèle.