EDC refuse de financer Bombardier en Ouganda
La société d’État ne facilitera pas la vente de quatre avions
Les efforts de Bombardier pour accroître sa présence en Afrique sont aux prises avec de nouvelles difficultés.
Exportation et développement Canada (EDC) a refusé de financer l’achat de quatre avions régionaux CRJ900 que Bombardier a vendus en juillet à Uganda Airlines. Avant les rabais habituels, la transaction est évaluée à près de 250 M$.
« EDC a été sollicitée pour offrir un financement, mais ne participera pas à la transaction », indique Shelley Maclean, porte-parole de la société d’État fédérale.
Selon le journal kenyan The East African, EDC s’était préalablement engagée à avancer 141 M$ au gouvernement ougandais dans le cadre de la transaction, mais s’était désistée pour des « raisons commerciales », ce que n’a pas voulu confirmer Mme Maclean.
La vente des avions pourrait tout de même aller de l’avant puisque des firmes d’Afrique, du Canada, d’Europe, du Moyen-Orient et de Chine sont prêtes à prendre la place d’EDC, a écrit The East African. Elles réclameraient moins que le taux d’intérêt de 3,5 % qu’exigeait EDC.
En août, EDC a financé la location à long terme de deux avions Bombardier Q400 à un autre transporteur africain, Ethiopian Airlines, qui est toutefois beaucoup plus solide financièrement.
DES SURPRISES AUSSI EN ANGOLA
Une autre transaction africaine est en suspens. En mai, Bombardier a vendu six avions Q400 à un transporteur angolais. Or, coup de théâtre un mois plus tard : le président de l’Angola, João Lourenço, a déclaré que la compagnie était « fictive » et qu’elle « ne décollera pas ».
Bombardier a bon espoir que les deux commandes d’avions finiront par se concrétiser. L’entreprise n’a pas l’intention de quitter le continent.
Rappelons par ailleurs qu’en Afrique du Sud, EDC a prêté 53 M$ à la riche famille Gupta pour les aider à acheter un jet d’affaires de Bombardier. Selon le Globe and Mail, les Gupta ont usé de leur influence pour permettre à Bombardier de décrocher un contrat de locomotives de 1,6 G$ pour lequel EDC a consenti un prêt de 585 M$.