Le Journal de Montreal

Prouesses sur deux roues

Le Québécois Diilon Lloyd est une star internatio­nale du BMX freestyle

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Dillon Loyd a un nom qui semble tout droit sorti de Hollywood. L’athlète de réputation internatio­nale, profession­nel depuis ses 17 ans, est en fait un « petit gars » de Châteaugua­y qui a toujours vu – et osé – grand.

« Mon style, c’est de toujours pousser plus loin. J’invente le trick le plus gros, le plus haut… » dit le cycliste 25 ans, en selle sur son vélo signature de We-ThePeople (WTP). Spécialist­e du freestyle, Dillon Loyd est reconnu pour son talent à exécuter des figures extrêmemen­t techniques avec une fougue que l’on qualifie de « sauvage ». L’athlète ne fait pas dans la demi-mesure.

DE MONTRÉAL À LA CALIFORNIE

À 7 ans, Dillon Loyd était déjà sur une planche à roulettes. En s’exerçant, il remarque que le grand frère de son ami fait plutôt des prouesses à vélo. L’enfant ne tardera pas à prendre sa place sur la petite scène locale de BMX de sa banlieue de la Rive-Sud.

« Il y avait une gang de gars de 16 ans qui roulaient dans la cour d’école. Je les suivais, et ils n’ont pas eu trop le choix d’adopter le petit gars de 11 ans motivé que j’étais », raconte Dillon.

À 14 ans, un premier commandita­ire le remarque dans une session de jam à Montréal. Dès 17 ans, il gagne sa vie comme rider profession­nel. Depuis plus de 10 ans, il passe ses étés à Montréal, puis la saison froide en Californie pour rouler.

« Je ride entre trois et dix heures par jour, quatre à cinq fois par semaine », raconte Dillon.

Il s’entraîne aussi au gym à raison de quatre à six fois par semaine, d’une à trois heures à la fois, en séances de musculatio­n, de flexibilit­é et d’agilité.

« Je veux faire ça toute ma vie. Je fais tout pour développer et pour prendre soin de ma forme », ajoute l’athlète.

PLUS QUE DU CRAN

Pour exceller en BMX freestyle, ou dans tout sport extrême, il ne faut pas être allergique aux risques. Bien que chaque figure soit répétée, l’approche essai-erreur classique implique bien des chutes, qui finissent plus ou moins bien. Et c’est spécialeme­nt le cas lorsqu’on a fait sa renommée par la réussite d’acrobaties démesuréme­nt relevées.

« Depuis que je mets plus de temps au gym, je me rends compte que je me blesse moins », dit Dillon, qui a préalablem­ent vu ses ambitions aux X Games et à la Coupe du monde UCI de Freestyle BMX freinées par de mauvaises fouilles.

Il roule sa bosse en partageant photos et vidéos, une visibilité bien prisée par les compagnies spécialisé­es.

« Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de réseaux sociaux, raconte Dillon. Aujourd’hui, tout va plus vite. C’est beaucoup plus facile de s’inspirer, puis d’imaginer un nouveau trick.»

DE LA RUE AUX OLYMPIQUES

Expert en street, une discipline qui prend le mobilier urbain comme terrain de jeu, Dillon Loyd s’intéresse aussi depuis quelques années à la discipline du park, où les figures s’exécutent dans un parc (intérieur ou extérieur) spécialeme­nt aménagé.

L’apparition du BMX freestyle à l’agenda des Jeux olympiques de Tokyo en 2020 n’y est pas étrangère. Si une délégation canadienne s’y présente, il tient à être du nombre.

« Avec moi, on n’est que quatre Canadiens sur le circuit profession­nel », ajoute Dillon Loyd. Après quelques années au ralenti, l’athlète pressent qu’il y aura peut-être une vague de relève qui le suivra dans les années à venir.

« Avec les nouveaux aménagemen­ts qu’on voit maintenant à Verdun et à Rosemont, par exemple, on présente enfin des options de qualité, outre le Taz, pour les gens qui souhaitent s’initier au BMX freestyle », explique l’athlète de Châteaugua­y.

Et c’est de cette accessibil­ité – autant aux infrastruc­tures qu’aux exemples desquels s’inspirer – que dépend l’avenir du jeune sport prêt à passer aux ligues majeures. Le cas du BMX de course est d’ailleurs probant : quatre fois plus de membres à la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) et deux fois plus d’infrastruc­tures depuis son entrée aux Jeux olympiques en 2008.

Des enfants et des adolescent­s qui voient des plus expériment­és aller, puis qui choisissen­t de se lancer, comme l’a fait , près de 15 ans plus tôt.

« Lorsque je suis ici, je suis toujours partant pour rouler avec les jeunes. Je suis conscient de l’impact qu’un tel appui peut avoir dans une vie », conclut Dillon Loyd.

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 ?? PHOTOS MARTIN ALARIE ?? Dillon Loyd, 25 ans, a commencé a roulé profession­nellement à 17 ans. Le petit gars de Châteaugua­y est aujourd’hui une vedette internatio­nale du BMX.
PHOTOS MARTIN ALARIE Dillon Loyd, 25 ans, a commencé a roulé profession­nellement à 17 ans. Le petit gars de Châteaugua­y est aujourd’hui une vedette internatio­nale du BMX.

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