Le Journal de Montreal

Marie-Michèle Gagnon délaisse le slalom

Marie-Michèle Gagnon délaisse le slalom pour la descente, le super-G et le slalom géant

- Alain Bergeron ABergeronJ­DQ

En cette ère de haute vitesse, MarieMichè­le Gagnon passe elle aussi à ce mode.

La blessure majeure à un genou qui lui a fait rater les derniers Jeux olympiques l’a convaincue d’écouter son coeur et de s’investir dorénavant dans une carrière en descente, super-G et slalom géant. Terminée cette époque de se consacrer au slalom, qu’elle juge trop prenant, mais dans lequel elle a pourtant connu ses meilleurs résultats en Coupe du monde de ski alpin.

« Je crois maintenant que je peux gagner en vitesse, alors que je ne crois plus que c’est possible de gagner en slalom », avouait-elle franchemen­t, mardi à Montréal, au cours d’un blitz médiatique organisé par Canada Alpin à l’approche de la saison.

UN NATUREL

Victime d’une déchirure au ligament croisé antérieur du genou droit et d’une luxation à l’épaule gauche lors d’une descente d’entraîneme­nt à Lake Louise, le 30 novembre 2017, les sept mois de rééducatio­n qui ont suivi lui ont permis de statuer sur un tournant décisif dans sa vie de skieuse. Ce sens naturel pour la vitesse ne pouvait plus demeurer réprimé.

Le retour sur ses planches lors d’un premier camp d’entraîneme­nt à Stelvio, en Italie, le 2 juillet, et d’autres sessions en Suisse et au Chili l’ont confortée dans son « courage » de se réorienter, pour reprendre son qualificat­if.

À la suite d’une double fracture du péroné et du tibia à la jambe gauche en 2007, les entraîneur­s de l’époque l’avaient alors redirigée vers les discipline­s techniques afin de développer sa polyvalenc­e, malgré que c’étaient ses aptitudes en super-G et en slalom géant qui lui avaient permis d’accéder à l’équipe nationale.

La presque totalité de ses 190 départs en Coupe du monde s’est jouée en slalom et slalom géant. Ses deux victoires sont survenues à l’épreuve du combiné – une manche en slalom et une en super-G – et ses deux troisièmes rangs, en slalom. « Je ne regrette pas, parce que j’ai eu de bons résultats en technique, mais je pense qu’il y a encore plus à venir pour moi en vitesse », croit l’athlète originaire de Lac-Etchemin, maintenant établie à Lake Tahoe, en Californie.

« Le slalom a toujours été quelque chose de forcé pour moi et il fallait que je travaille fort pour passer la première manche. Je ne regrette rien parce que les filles qui gagnent en vitesse, ce sont celles qui sont fortes techniquem­ent. J’ai une longueur d’avance », affirme l’athlète de 29 ans, qui confie que « c’est comme si j’avais lâché un fardeau que je traînais depuis un bout de temps ».

PROJET DE QUATRE ANS

L’aînée de l’équipe féminine s’entraînera à Solden, reconnu pour son dénivelé abrupt, et décidera si elle participer­a au slalom géant comme ouverture de la saison, le 27 octobre. Sinon à Solden, elle promet de s’élancer au slalom géant de Killington au Vermont, le 24 novembre, avant de s’offrir le super-G et la descente de Lake Louise, les 1er et 2 décembre.

C’est dans les Rocheuses canadienne­s que commencero­nt alors ses nouvelles tâches de spécialist­e de la vitesse. « Il faut que je garde en tête que c’est un projet de quatre ans jusqu’aux prochains Jeux olympiques », rappelle-t-elle en pesant ses objectifs de la saison.

« Il faut se donner du temps pour chaque parcours. La descente, c’est d’apprendre les points tactiques où prendre de la vitesse. Si tu es une bonne skieuse technique, tu peux apprendre assez rapidement, mais ça prend de l’expérience sur les pistes. Si je peux gagner cette année, ce serait super, mais je préfère regarder ça sur une vision de quatre ans. »

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PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN De retour après une rééducatio­n de sept mois à la suite d’une blessure à un genou, c’est une Marie-Michèle Gagnon version 2.0 qui entreprend une nouvelle carrière consacrée exclusivem­ent aux épreuves de vitesse.
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