Le Journal de Montreal

Une policière du SPVM intimidée par un Hells

L’Ontarien aurait menacé de lui enfoncer sa caméra au derrière

- ERIC THIBAULT

Un Hells Angel ontarien qui aurait menacé une policière montréalai­se de lui enfoncer un appareil photo dans le postérieur l’été dernier devra s’expliquer devant la justice.

Earl Noseworthy, membre en règle du chapitre East Toronto des « anges de l’enfer », a été accusé d’« intimidati­on d’une personne associée au système judiciaire ou d’un journalist­e », le 17 septembre, a appris Le Journal.

Absent au palais de justice de Saint-Hyacinthe pour sa comparutio­n, Noseworthy, 52 ans, était représenté en cour par son avocat, François Taddeo.

PARTY EN MONTÉRÉGIE

Les faits reprochés remontent au 10 août alors que 500 membres et supporteur­s des Hells Angels du pays convergeai­ent vers SaintCharl­es-sur-Richelieu, en Montérégie, pour leur plus gros rassemblem­ent annuel, le « Canada Run ».

Les forces de l’ordre avaient érigé quelques barrages pour vérifier l’identité des motards et inspecter leurs Harley Davidson, dont l’un sur l’autoroute 20, à la hauteur de Beloeil.

Elles en profitaien­t aussi pour photograph­ier les Hells intercepté­s afin de mettre à jour les banques de renseignem­ents policiers, ce qui est une pratique courante.

Comme les motards roulaient en groupes, ces vérificati­ons pouvaient prendre un certain temps avant que chacun puisse repartir. La quasi-totalité d’entre eux s’est montrée coopérativ­e.

JOUER AU TOUGH Mais la prise de photos ne se déroulait pas assez vite au goût de l’accusé. Selon nos sources, Noseworthy aurait alors voulu jouer au tough avec la policière du SPVM chargée de photograph­ier les Hells.

Dans un langage grossier, le motard l’aurait avertie de se dépêcher, ou sinon il lui enfoncerai­t sa caméra dans le derrière.

Des policiers ont été témoins de la scène. D’autres Hells aussi, et tous ne l’ont pas trouvée drôle. L’un des leaders de la délégation ontarienne des motards aurait d’ailleurs adressé des reproches à Noseworthy, qui fut mis en état d’arrestatio­n par la Sûreté du Québec, puis libéré.

GUERRE

L’accusation portée contre Earl Noseworthy, qui réside à Keswick, près de Toronto, est passible d’une peine maximale de 14 ans d’incarcérat­ion. Le juge Gilles Charpentie­r a reporté la suite des procédures judiciaire­s en novembre.

Cette infraction a été ajoutée au Code criminel en 2002 par le gouverneme­nt fédéral à la suite des meurtres de deux gardiens de prison et de la tentative de meurtre contre l’ex-reporter du Journal Michel Auger, durant la guerre des motards qui a fait plus de 160 morts au Québec.

Earl Noseworthy est un exmembre des Satan’s Choice de Hamilton, une défunte bande de motards avalée par les Hells Angels en 2000, d’après des documents judiciaire­s.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Les faits reprochés au membre des Hells ontariens se seraient déroulés le 10 août, sur l’autoroute 20, lors d’une opération de vérificati­on de motards qui se rendaient participer à un rassemblem­ent.
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EARL NOSEWORTHY Accusé

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