Le Journal de Montreal

Un aîné violemment battu chez lui par un drogué

La Couronne demande 14 ans de détention pour l’agresseur

- CLAUDIA BERTHIAUME Le juge tranchera en décembre.

La Couronne réclame une lourde peine de 14 ans de pénitencie­r pour un jeune homme de la Montérégie qui a tabassé un aîné, le laissant pour mort, après s’être introduit dans son domicile pour le voler.

« J’étais techniquem­ent mort, j’ai été chanceux de survivre », a écrit Santiago Gimenez dans une lettre lue au juge Bertrand St-Arnaud hier.

Près de trois ans après la sordide agression dont il a été victime, le 27 novembre 2015, l’homme de 74 ans se demande toujours pourquoi un jeune criminel l’a attaqué à son domicile de Saint-Lazare, en Montérégie.

« Quelqu’un m’avait dit qu’il y avait de l’argent là », a laissé tomber Rakeim Terrence Floyd en cour hier, en guise d’explicatio­n pour son geste.

Avant de fouiller la résidence du septuagéna­ire en quête d’un coffrefort, l’homme alors âgé de 24 ans a sauvagemen­t battu la victime.

Sous l’influence de la drogue, Floyd a frappé M. Gimenez au visage à plusieurs reprises, jusqu’à ce que celui-ci tombe au sol. Les orbites de ses deux yeux ont été fracturées et il a failli perdre la vue.

TRAHI PAR L’ADN

Floyd a également tenté d’étrangler la victime.

L’aîné a perdu connaissan­ce pendant un temps indétermin­é avant de revenir à lui. Gravement blessé, il a réussi à contacter le 911.

À l’arrivée des services d’urgence, Floyd avait pris la poudre d’escampette. Il a été arrêté deux mois plus tard, après que les policiers eurent trouvé du sang de la victime sur la ceinture de sécurité du véhicule sport du jeune homme. Il est détenu depuis.

Pendant ce temps, M. Gimenez et sa femme Lucienne Gérardy-Gimenez sont allés demeurer ailleurs, craignant que l’assaillant ne revienne.

Ils ont engagé une firme de sécurité privée, en plus de faire installer un portail et des caméras de surveillan­ce devant leur domicile.

« PEUR INCONTRÔLA­BLE »

« Un sentiment de peur incontrôla­ble nous a envahis. Nous nous sentions persécutés », a illustré Mme Gérardy-Gimenez devant le tribunal.

En janvier dernier, Floyd a plaidé coupable à des chefs d’introducti­on par effraction, de séquestrat­ion, de voies de fait graves et de tentative de vol, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfiel­d.

Hier, il s’est excusé auprès de la victime. « Je ne crois pas que dire “je suis désolé” soit suffisant, mais je suis désolé », a dit le jeune homme, qui en est à sa troisième introducti­on par effraction.

Qualifiant l’agression « d’extrêmemen­t violente et complèteme­nt gratuite », Me Pierre-Olivier Gagnon, de la Couronne, a réclamé une lourde peine de 14 ans de pénitencie­r.

Me Guy Lalonde, de la défense, estime quant à lui que de six à huit ans de détention seraient suffisants.

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