Trudeau croit qu’un accord reste possible
Le PM contredit les dires de Trump sur l’ALENA
OTTAWA | (AFP) Justin Trudeau a répliqué hier aux critiques virulentes de Donald Trump en défendant la position de fermeté du Canada dans les négociations commerciales avec les Américains, alors que la relation entre les deux dirigeants traverse une crise sans précédent.
Interrogé sur les déclarations du président américain, qui la veille s’était plaint de l’attitude selon lui intransigeante des Canadiens dans les négociations sur la modernisation de l’ALENA, M. Trudeau a campé sur ses positions.
« Les Américains trouvent que les négociations sont difficiles parce que les Canadiens sont de très bons négociateurs, comme on devrait l’être », a-t-il affirmé.
ENCORE POSSIBLE
Et s’il s’est dit persuadé qu’un accord restait « tout à fait possible », M. Trudeau a une nouvelle fois prévenu qu’il « ne signera(it) pas un mauvais deal pour les Canadiens », alors que Washington et Mexico, parvenus à un consensus sur le sujet fin août, menacent désormais d’avancer sans Ottawa.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a ainsi affirmé hier que le Congrès était prêt à approuver l’accord avec le Mexique seul tout en formant « l’espoir » d’un accord toujours possible avec le Canada.
Lors d’une conférence de presse débridée à New York, M. Trump avait par ailleurs affirmé avoir refusé de rencontrer M. Trudeau en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, parce que les Canadiens ont « très mal traité » les États-Unis sur le plan des échanges commerciaux.
FIASCO DU G7
Sans aller jusqu’à le traiter de menteur, M. Trudeau a contredit M. Trump et réaffirmé tout haut ce que son porte-parole avait déclaré par courriel la veille : « On n’a pas demandé de réunion cette fois-ci. »
Les relations entre les deux hommes, qui avaient pourtant commencé sous les meilleurs auspices après l’arrivée de M. Trump à la Maison-Blanche, n’ont cessé de se dégrader depuis le fiasco du G7 de Charlevoix en juin dernier. Donald Trump avait notamment accusé Justin Trudeau de manquer de sincérité et l’avait rendu responsable de l’échec du sommet.
Depuis, les difficiles négociations entre Ottawa et Washington sur la réforme de l’ALENA, qui semblent marquer le pas à quelques jours de la date-butoir imposée par les Américains, fixée à début octobre, ont contribué à éloigner MM. Trudeau et Trump.