Un an depuis #MoiAussi…
… et qu’avons-nous appris ? Pas grand-chose, à la lumière de l’émotive déposition de la Dre Christine Blasey Ford hier devant un comité du Sénat américain et de la vigoureuse et tout aussi émotive contre-attaque du juge Brett Kavanaugh, candidat à la Cour suprême, qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement à 15 ans.
Pas grand-chose sinon que l’obstacle principal à des condamnations dans les cas d’agressions sexuelles demeure l’absence de preuves concluantes. Et de témoins.
Si la grande majorité des femmes qui racontent avoir été victimes d’une agression disent la vérité, certaines, très peu, mentent. Réduire les exigences en matière de preuves est impensable.
Même si Brett Kavanaugh est un salaud antiavortement aux yeux des féministes, il a droit à la même justice que la Dre Ford.
QUESTION DE TEMPS
La Dre Ford a attendu 30 ans avant de raconter son histoire — ce qui n’est pas anormal —, mais elle l’a fait à quelques jours de la fin du processus de confirmation du juge. Cela a permis aux démocrates, à qui elle s’est confiée en premier, de retarder la confirmation.
Même agressée, elle a été instrumentalisée à des fins politiques. L’accession du juge Kavanaugh à la Cour suprême serait une catastrophe pour les femmes, mais qu’importe la cause, il mérite justice tout autant que la Dre Ford.
Sa colère hier montrait un homme blessé, ou un bon comédien.
Le PQ propose la création d’un tribunal spécial pour les victimes d’agressions sexuelles, sur le modèle du tribunal de la jeunesse. Bravo ! Plus les femmes se sentiront en sécurité dans l’appareil judiciaire, moins elles auront peur de dénoncer et, surtout, moins elles attendront.
En l’absence de preuves, les 30 années entre le crime allégué et la dénonciation sont le plus grand obstacle auquel la Dre Ford fait face dans sa quête de justice.