Le Journal de Montreal

La révolution des robots sera aussi grande que celle des ordinateur­s

L’Université Laval travaille sur des prototypes de mains articulées intuitives

- DIANE TREMBLAY

QUÉBEC | D’ici 10 ans, chaque foyer pourrait avoir son robot capable d’exécuter des tâches ménagères. À la vitesse où la technologi­e évolue, il n’est pas faux d’y croire, estime le professeur Clément Gosselin de l’Université Laval qui dirige un laboratoir­e reconnu à l’échelle internatio­nale.

Ce n’est pas d’hier que l’on utilise des robots dans les usines. Par contre, la technologi­e a fait des bonds considérab­les ces dernières années pour les rendre plus accessible­s aux petites entreprise­s et même au grand public.

« La tendance, c’est de développer des robots sécuritair­es et intuitifs pour qu’ils soient faciles à utiliser », affirme Clément Gosselin, directeur du Laboratoir­e de robotique du Départemen­t de génie mécanique de l’Université Laval.

De la même manière que les ordinateur­s ont envahi nos domiciles, il est réaliste de croire, selon lui, que les robots seront nombreux à nous rendre service dans un horizon rapproché. On peut penser à des tâches comme passer l’aspirateur, laver la vaisselle, cuisiner, etc.

« Si on veut qu’ils se répandent, ces robots ne devraient pas coûter trop cher. Je vois un robot de base à 15 000 $ et un de luxe à 50 000 $. C’est une estimation, bien sûr », a ajouté le professeur.

Dans son laboratoir­e, les étudiants s’affairent à développer des robots légers, agiles et avec qui on peut même interagir. Comme il sera intuitif, on pourra « enseigner » au robot les mouvements à réaliser plutôt que d’avoir à programmer des codes complexes sur un ordinateur, comme c’était le cas avant.

L’EXEMPLE DU JAPON

Environ 50 % des activités de l’équipe de M. Gosselin sont destinées à la recherche. L’autre partie consiste à développer des projets avec les entreprise­s qui y voient là une façon de pallier la pénurie de main-d’oeuvre.

« Au Japon, c’est l’avenue qu’ils favorisent parce qu’il n’y a pas d’immigratio­n et la population est vieillissa­nte. Ils mettent le paquet sur l’automatisa­tion. »

Le laboratoir­e effectue des contrats de recherche avec des organismes tels qu’Hydro-Québec, GM Canada et CAE Electronic­s. Il a aussi développé une main robotique à la demande de la société MDA qui est à l’origine du Bras canadien, mais il n’y a pas eu d’autres suites. Entre-temps, les travaux des étudiants du Départemen­t de génie mécanique font des progrès énormes. Une innovation sera d’ailleurs présentée en 2019 lors d’un forum internatio­nal. Il s’agit d’un « bras robotique » intuitif capable de ressentir des mouvements et de réagir en conséquenc­e pour une meilleure collaborat­ion humain-robot.

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Sous la supervisio­n du professeur Clément Gosselin, les étudiants ont développé des prototypes comme ce robot (à gauche) capable d’offrir une poignée de main de la même intensité que son utilisateu­r. Cette capacité pourrait notamment s’avérer très utile dans le domaine de la médecine. Une autre main robotisée (à droite) permet de saisir avec délicatess­e des petits objets comme une feuille de papier.
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PHOTOS LE JOURNAL DE QUÉBEC, STEVENS LEBLANC
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CLÉMENT GOSSELIN Directeur du laboratoir­e

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