Le Journal de Montreal

« Je ne m’impose aucune limite »

Le festival Malefycia commence ce soir

- BRUNO LAPOINTE Le parcours de Malefycia, situé au 2085, rue Drummond, est ouvert jusqu’au 31 octobre.

Le festival Malefycia ouvre ses portes ce soir pour une quatrième année consécutiv­e. Au programme, un parcours horrifique dans lequel son créateur Mathieu Surprenant est prêt à accueillir 15 000 amateurs de sueur froide et d’adrénaline.

L’horreur, c’est du sérieux pour Mathieu Surprenant. C’est d’ailleurs une des premières choses qui se remarquent lorsqu’on le rencontre. Sa passion, il la porte telle une armure tatouée à même son corps arborant les dessins de nombreux croque-mitaines et personnage­s marquants du cinéma d’épouvante.

Depuis quatre années, il transpose son amour pour la terreur et l’effroi dans le projet Malefycia, un parcours immersif conçu spécialeme­nt pour les amateurs de frayeur.

ADULTES SEULEMENT

Mais de plus en plus, Mathieu Surprenant délaisse la peur pour d’autres sentiments qui, selon lui, sont plus sournois et insidieux : l’anxiété, l’oppression et le malaise. Quitte à choquer au passage, s’il le faut. D’ailleurs, chaque billet pour l’événement est frappé d’un avertissem­ent formel : interdit aux moins de 18 ans.

« Je veux aller plus loin que la simple peur. Je veux que les gens se disent : “Je ne peux pas croire que j’ai vu ça”, quand ils rentrent chez eux le soir. Oui, ça peut choquer, déranger. Mais c’est notre marque de commerce. Les gens qui viennent à Malefycia s’attendent à quelque chose d’extrême. Alors je ne m’impose pas de limites », explique le créateur et directeur artistique du festival.

Pour ce faire, Mathieu Surprenant a transformé l’ancienne citadelle de l’Armée du Salut, située en plein centre-ville de Montréal, en labyrinthe tortueux – et torturant – où les adeptes devront traverser une douzaine de pièces tirées tout droit de son imaginaire.

Lors du passage du Journal, en début de semaine, ces univers commençaie­nt à prendre forme. Un laboratoir­e de savant fou, une chambre d’enfant encombrée de poupées maculées, un cachot et une cuisine souillée ne sont que quelques-uns des tableaux ayant été élaborés à travers le parcours.

Il s’agit d’ailleurs de son projet le plus ambitieux à ce jour ; ses dédales sinistres s’étendent cette fois-ci sur quatre étages. Malefycia continue donc de prendre de l’expansion depuis ses débuts modestes, au bassin Peel, où cinq pièces attendaien­t les visiteurs.

BIEN ENTOURÉ

Afin de transposer ses idées en réalité, et de maintenir sa croissance, Mathieu Surprenant s’est entouré de deux joueurs-clés.

Pour une deuxième année consécutiv­e, il fait appel au maquilleur d’effets spéciaux Rémy Couture qui signe plusieurs pièces de résistance jonchant le parcours de Malefycia. Si le nom vous est familier, c’est probableme­nt parce qu’il a fait la manchette il y a quelques années quand le réalisme de ses oeuvres lui a valu un procès pour corruption de moeurs. Il a ensuite été acquitté de ces accusation­s en 2012.

Le comédien et metteur en scène Denis Bouchard se joint quant à lui à l’équipe de Malefycia, appelé en renfort pour la distributi­on des rôles. Il se charge, notamment, de coacher les quelque 35 artistes peuplant le parcours.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Mathieu Surprenant transporte son amour pour la terreur et l’effroi dans Malefycia.

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