Un volet féminin à l’Empire Am Getting Paid
L’événement devient aussi la première compétition officielle de la fédération nationale, Canada Skateboard
L’Empire Am Getting Paid 2018 marquera un tournant dans l’histoire du skateboard amateur au Canada, car pour la première fois, l’événement organisé au Taz à Montréal cette fin de semaine, tiendra un volet féminin.
Et Empire n’a pas fait les choses à moitié : la bourse sera égale chez les hommes et les femmes. Quelque 20 000 $ seront partagés dans les deux volets. Une parité qui n’a jamais été observée sur la scène internationale, selon Phil Grisé, copropriétaire d’Empire. Et Annie Guglia, une skateuse qui participera à l’événement, abonde dans le même sens.
« C’est une super bonne nouvelle !, s’est exclamée la Québécoise. Il y a beaucoup de filles de partout dans le monde qui viennent, alors je pense que ce sera une bonne compétition. »
De l’avis de Grisé, ce sont plusieurs facteurs convergents qui ont amené Empire à ajouter un volet féminin à son événement.
« La croissance est palpable, a-t-il expliqué. Les filles ont beaucoup plus d’intérêt pour le skate. Longtemps, il a été connu plus comme un sport pour les hommes, mais dernièrement, il y a eu quelques percées aux États-Unis et en Europe qui ont permis de mettre de l’avant le talent féminin. »
« Au cours des deux dernières années, on voit vraiment une augmentation fulgurante des filles qui participent aux événements. »
UNE COMPÉTITION RELEVÉE
Annie Guglia avait participé à l’événement l’année dernière avec les hommes. Elle avait terminé 53e. Avouant qu’il y a une différence de niveau entre les deux sexes, elle croit en ses chances de remporter la compétition cette année, même si la compétition sera relevée.
« Il y avait des petites filles dans la foule [en 2017]. Une d’entre elles a demandé à sa mère pourquoi il n’y avait pas de femmes dans la compétition, alors je me suis dit “je vais le faire”. »
Cette année, ces même jeunes filles pourront voir à l’oeuvre les meilleures de la discipline. La Montréalaise aura d’ailleurs à l’oeil ses compatriotes Breana Geering, Una Farrar et Tamara Jones.
SANCTIONNÉ
La réussite des dernières présentations de l’Empire Am Getting Paid a par ailleurs amené Canada Skateboard, la nouvelle fédération nationale créée en marge de l’arrivée du skate aux Jeux olympiques, à sanctionner l’événement. Il s’agira de la première compétition officiellement sanctionnée par Canada Skateboard.
« Les gens [de Skateboard Canada] ont ciblé notre événement comme un des plus crédibles au Canada, étant donné son historique et le niveau de professionnalisme des gens impliqués », a avancé Grisé.
Si les répercussions de ce parrainage sont pour l’instant peu concrètes, il est clair aux yeux de Grisé que l’approche des athlètes est susceptible de changer progressivement, puisqu’une sélection nationale pourrait être en jeu. Une bonne nouvelle pour les spectateurs, qui pourraient assister à des compétitions plus intenses et relevées.
UN CHANGEMENT IMPORTANT
L’ajout du skate aux Jeux à compter de 2020 pourrait changer complètement le sport, que ce soit dans la façon qu’ont les athlètes de l’approcher ou dans l’intérêt du public. Selon Grisé, les conséquences seront principalement positives.
« Les Jeux olympiques vont complètement changer le monde du skate à jamais. On a un modèle sur lequel on peut se baser avec la planche à neige. Depuis son apparition aux Olympiques en 1998, la popularité et l’appréciation de la discipline ont monté en flèche. »
« Il y aura certainement d’excellentes cotes d’écoute [lors des épreuves de skate aux JO de 2020] et ça va possiblement déclencher une ouverture vers le skate. »
« Ça va certainement changer la dynamique. »