Le chemin particulier d’Asnnel Robo
Le porteur des Carabins en impressionne plus d’un
Avec six touchés en quatre matchs, le demi offensif Asnnel Robo en éblouit plusieurs depuis le début de la saison des Carabins de l’Université de Montréal.
« Ça n’a pas été facile avant de m’imposer, je suis content d’avoir fait preuve de persévérance et de ne pas avoir abandonné », reconnaît l’athlète de 24 ans qui savoure pleinement ses récents succès.
Il faut savoir que le parcours du jeune homme au football est plutôt atypique.
Ayant grandi en Guyane française, au nord du Brésil, Robo a déménagé en France pour quelques années, de 14 à 16 ans, pour participer à un programme sport-études dans la région parisienne. Or, il y était surtout pour étudier et jouer au soccer en rêvant à une carrière comme celles de ses idoles de la Seleçao, soit Ronaldo et Ronaldinho.
Ce n’est qu’à 18 ans que l’athlète, invité par un ami, s’est mis à pratiquer le football américain durant ses études universitaires à Marseille.
« Les entraînements pour le football étaient en même temps que ceux pour le soccer et j’ai dû faire un choix », expliquet-il simplement.
Quelques années plus tôt, en 2010, Robo avait vu des images de la conquête du Super Bowl par les Saints de La NouvelleOrléans. Sans connaître les règles de la discipline, il avait particulièrement aimé les jeux impliquant le porteur de ballon Reggie Bush.
UN PEU COMME FORREST GUMP
À ses débuts chez les Blue Stars de Marseille, Robo ressemblait toutefois beaucoup plus à Forrest Gump sur un terrain de football qu’à Bush.
« C’était un peu ça, convient-il, en pensant au fameux personnage de cinéma. Au début, quand je suis arrivé pour m’entraîner, j’ai vu que les joueurs avaient tous de l’équipement, mais moi, je n’en avais pas. Comme porteur de ballon, je ne voulais pas me faire coucher par des gars équipés, donc, j’évitais les plaqués. »
Étrangement, sa méconnaissance du football l’a ensuite grandement aidé à progresser.
« Lors de mes premiers matchs, si je courais avec le ballon sur une vingtaine de verges et que je me faisais arrêter, j’étais très fâché, raconte-t-il. Nos partisans applaudissaient, mais je ne comprenais pas pourquoi. Je pensais qu’il fallait traverser tout le terrain chaque fois. C’est là que j’ai appris que c’était un sport où on avait des essais pour avancer sur le terrain. »
CONTINUER D’APPRENDRE
Doté d’un talent exceptionnel, Robo a ensuite connu une progression fulgurante. Après seulement quelques matchs, il a été invité à un camp de l’équipe nationale française. Cette aventure devait l’amener jusqu’à Austin, au Texas, pour participer, en 2012, au Championnat des 19 ans et moins de la Fédération internationale de football américain (IFAF).
Recruté pour jouer au niveau collégial avec les Filons du Cégep de Thetford Mines, Robo a ensuite poursuivi sa route jusqu’aux Carabins.
Encore aujourd’hui, le porteur de ballon continue d’apprendre.
Mathieu Pronovost, entraîneur de la ligne offensive chez les Carabins, parle par ailleurs d’un athlète méticuleux, avec lequel c’est un véritable plaisir de travailler. En espérant poursuivre sur sa lancée, Robo disputera son prochain match avec les Carabins, ce soir au CEPSUM, contre le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.