Le Journal de Montreal

Kotkaniemi, tout simplement rafraîchis­sant

Le scénario était parfait. Comment chasser les doutes ? Une réponse. Affronter deux des meilleurs joueurs de sa catégorie.

- yvon.pedneault@quebecorme­dia.com YVON PEDNEAULT

L’audition s’annonçait donc difficile, surtout intrigante et, pour les entraîneur­s, significat­ive. Ce jeune homme peut-il compétitio­nner au même niveau que les profession­nels de la Ligue nationale… à l’âge de 18 ans ?

Avant même de sauter sur la patinoire, les interrogat­ions se multipliai­ent.

• Physiqueme­nt, peut-il tenir le coup ?

• Sur le plan de la compétitio­n : peutil se démarquer ?

• Sur le plan de la préparatio­n : peutil s’adapter rapidement au rythme de la Ligue nationale ?

Il y a des interrogat­ions qui connaîtron­t une réponse dans les prochaines semaines. Pour l’instant, le résultat de l’audition a été impression­nant.

Il a joué 4,07 minutes contre Auston Matthews.

Il a joué 3,33 minutes contre John Tavares.

Il a joué 1,39 minute contre Nazem Kadri.

Total à égalité numérique : 12,15 minutes.

DANS LES TROIS ZONES

Contre Matthews, il a été solide dans les trois zones. Il s’est même permis une passe spectacula­ire à Jonathan Drouin alors que le centre des Leafs était totalement surpris par la réaction du Finlandais.

Contre Tavares, il a été de loin le meilleur. En première période, après que Tavares et Matthews eurent été dominés par Jesperi Kotkaniemi, et, à un certain moment, Mike Babcock a utilisé Kadri, un spécialist­e chez les Leafs pour affronter les meilleurs joueurs de centre de l’adversaire pour freiner les élans du joueur recrue.

En deuxième période à quatre contre quatre, si vous observez bien la reprise de la séquence, Kotkaniemi s’avance dans le territoire des Leafs. Matthews est en repli défensif et le joueur du Canadien bifurque vers sa gauche, attirant Matthews, dont la mission était de ralentir Victor Mete. Puis, ce fut la passe directemen­t sur le bâton du défenseur et le but de Brendan Gallagher.

Troisième période, première présence sur l’attaque à cinq, le Canadien marque.

En conclusion, son trio a obtenu au-delà de 50 % des tirs vers le gardien alors qu’il affrontait l’un des trois centres des Leafs. Il a limité le Big Three des Leafs à deux chances de marquer.

SANS TROP DE SOUCIS

Après une telle audition, on devra songer sérieuseme­nt à lui fournir un rôle important au sein du Canadien. Mais justement, quel rôle ? Parce que, si on traduit bien les commentair­es de Claude Julien, il sera de la formation partante, le 3 octobre à Toronto, contre les Maple Leafs.

Donc, va-t-on lui confier une place entre Drouin et Lehkonen ou Max Domi ?

Va-t-on lui confier un poste au sein de la troisième ligne d’attaque considéran­t que Tomas Tatar, Philipp Danault et Gallagher formeront l’un des deux premiers trios ? Peut-être au centre de Paul Byron et Lehkonen ou Domi ?

Claude Julien et ses adjoints sauront sans aucun doute concocter un plan de match. Mais ils savent que Kotkaniemi ne souffre d’aucun complexe. Qu’il ne craint pas de s’aventurer dans les coins de la patinoire. Qu’il n’y a aucun joueur au sein de la formation possédant un sens de l’anticipati­on comme lui. Qu’il va se diriger là où la rondelle va éventuelle­ment se retrouver.

UNE PREMIÈRE ÉTAPE

La première étape est franchie. Ce sera maintenant la période de neuf matchs. Cependant, le plus important pour une équipe qui possède un joueur de ce calibre, ce n’est pas nécessaire­ment la période de neuf matchs, mais bien celle de 39 matchs. Pourquoi 39 matchs ? S’il dispute un 40e match, il pourra, dans le contexte actuel, devenir joueur autonome sans restrictio­n à 25 ans.

Mais le talent n’a pas d’âge et surtout le talent dicte la tournure des événements.

Est-il un meilleur joueur de centre que Domi qui devait jouer à cette position ? Ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Alors?

Pendant 10 ans, Claude Julien a dirigé un joueur de centre possédant non seulement de belles qualités en attaque, mais aussi un joueur capable d’assumer de grandes responsabi­lités en défense.

AVEC ASSURANCE

Kotkaniemi a démontré au cours des cinq matchs préparatoi­res qu’il pouvait jouer avec aplomb dans son territoire. Comme l’avait fait Patrice Bergeron avec les Bruins à son premier camp d’entraîneme­nt.

Il n’avait que 18 ans, une seule saison dans le circuit midget AAA et une seule saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

En septembre 2003, Mike Sullivan, qui était l’entraîneur des Bruins, tenait les mêmes propos au sujet de Bergeron que Julien à propos de Kotkaniemi après le match de mercredi soir.

Reste à savoir si le dénouement sera le même. Kotkaniemi a sûrement démontré jusqu’à maintenant qu’il possède tous les atouts pour attirer les projecteur­s.

Déjà, il donne des espoirs aux partisans de l’équipe qui en ont bien besoin…

 ?? PHOTO USA TODAY SPORTS ?? Jesperi Kotkaniemi a été surveillé de près par Trevor Moore, mercredi soir.
PHOTO USA TODAY SPORTS Jesperi Kotkaniemi a été surveillé de près par Trevor Moore, mercredi soir.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada