Payer pour être enterré vivant et manger des insectes
Des amateurs d’épouvante sont maltraités durant 12 heures à la Nuit de l’horreur
DRUMMONDVILLE | Des amateurs d’horreur sont prêts à payer près de 400 $ pour être attachés, recevoir des décharges électriques, manger des insectes et être enterrés vivants.
« C’est clair que ce n’est vraiment pas fait pour tout le monde. Tu sors de là avec des bleus, des coupures et le cerveau en compote, mais c’est tout un “trip” », raconte Sophie Lahaie, 34 ans, une participante de Saint-Calixte dans Lanaudière.
Les participants établissent leurs limites en choisissant une couleur de chandail. Vert, jaune, rouge ou noir, qui détermine aussi le scénario qui s’échelonne entre 5 et 12 heures. Le gilet noir représente le niveau le plus élevé et coûte 374,99 $ pour vivre 12 heures d’horreur.
Les rouges et les noirs peuvent notamment être mis en cage, forcés à manger des insectes, couchés dans des cercueils qui sont ensuite enterrés ou recevoir des décharges de 3 volts. Par comparaison, les pistolets à impulsion électrique de la police sont de 50 000 volts.
Mme Lahaie portait l’an passé un chandail noir. Elle se souvient avoir pleuré pendant toute la dernière demi-heure, mais par orgueil, elle n’a pas demandé l’arrêt de l’aventure.
Elle avait à ce moment-là une chaudière de vers renversée sur la tête, avec un filet au niveau du cou pour qu’ils ne s’échappent pas. Elle recevait aussi de petites décharges électriques aux poignets et aux chevilles.
Elle y serait retournée cette année, mais sa santé ne le permet pas.
60 COMÉDIENS
Les participants de l’événement de la compagnie Hérôle de Trois-Rivières signent une reconnaissance de risques qui autorise 60 comédiens professionnels à leur faire subir des sévices qui peuvent être perturbants, mais qui ne sont pas dangereux, selon le directeur, Éric Paul Parent.
Lorsque les participants disent : « je veux mon nounours », les comédiens cessent leur terreur et les gens peuvent prendre une pause. Une intervenante est sur place et rencontre tout le monde qui a demandé son ourson. Une thérapeute sportive est également là, en cas de blessures.
BIBITTES DANS LE CERCUEIL
L’événement en est à sa troisième présentation, et se tiendra aujourd’hui et le 12 octobre, pour la première fois au Village québécois d’antan, à Drummondville.
Mylène Lavallée. de Longueuil, s’est inscrite pour les deux soirs en chandail rouge, même si elle a demandé l’ourson deux fois l’année dernière.
« Ils t’enterrent, mais ils mettent des bibittes dans le cercueil », relate la femme de 21 ans qui a très peur des insectes. Elle n’était pas encore dans le cercueil quand elle avait quitté le jeu.