Un paralysé tente 10 sauts en un jour pour payer ses soins
Le patient veut amasser 10 000 $ afin de demeurer autonome
DRUMMONDVILLE | Un homme atteint de paralysie cérébrale tentera de réussir l’exploit de sauter 10 fois en parachute en un seul jour pour financer les soins qui lui permettent de travailler à temps plein.
Sébastien Lepage, 41 ans, tentera le Challenge SebSauts demain à l’école de parachutisme Voltige, à Notre-Dame-de-Lourdes, dans Lanaudière.
« C’est un projet fou ! […] Juste un saut, c’est un énorme exploit », commente le copropriétaire de l’école, Mario Blanchard.
Selon l’Association canadienne de parachutisme, aucun individu atteint de paralysie cérébrale n’aurait encore réalisé un tel défi au Canada.
Sébastien Lepage, qui travaille pour les bras robotisés Jaco, se bat pour être un exemple d’autonomie.
Or, son niveau d’activités nécessite davantage de soins que le système public ne peut assurer. Il engage donc au privé des préposés et organise des activités pour financer les 18 000 $ que lui coûtent ces services.
Avec ce défi, il invite les entreprises à commanditer chaque saut à raison de 1000 $, et espère ainsi amasser 10 000 $.
PAS SURPRIS
Sébastien Lepage n’a pas surpris ses proches avec cette idée, eux qui sont habitués à le voir dépasser toutes les limites avec une détermination hors du commun.
Le Drummondvillois n’oubliera jamais son premier saut en parachute il y a 10 ans. Le fait de sauter dans le vide lui avait procuré un grand sentiment de liberté.
« J’ai eu le coup de foudre! À l’atterrissage, j’avais une boule d’émotions. Quand l’adrénaline a descendu, je me sentais même détendu », dit-il.
M. Lepage a réussi son septième saut cet été et l’expérience s’est toujours bien déroulée. Il sait que ses 10 sauts consécutifs, à une heure d’intervalle, seront exigeants physiquement, mais il dit avoir reçu la bénédiction de son médecin de famille.
BIEN SUPERVISÉ
Les instructeurs les plus expérimentés sauteront avec lui en tandem et lui installeront un harnais pour fixer ses jambes ensemble.
Un de ses bras sera aussi attaché pour éviter que ses spasmes nuisent à la stabilité du saut.
« Je vais avoir une infirmière qui va vérifier mes signes vitaux après chaque saut », dit l’homme de 41 ans.
M. Blanchard explique qu’il est plus ardu de coordonner des sauts avec une personne dans sa condition.
Comme il connaît M. Lepage, qui fait « partie de la gang », il est heureux de participer à ce défi.
« Je trouve ça intéressant pour lui », lance-t-il.
Luc Lamothe, un préposé qui l’a souvent accompagné à cette école de parachutisme, remarque que son client retourne en enfance dès qu’il arrive sur le site.