Le Journal de Montreal

En Amour AVEC LA COURSE

Le marathonie­n François Jarry voit grand

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Avec sa sixième place au marathon de Montréal il y a exactement une semaine, le Québécois François Jarry s’est élevé parmi les grands de sa discipline sportive. Trépignant d’impatience à l’approche de cette épreuve de 42,19 kilomètres, il est retombé en amour.

Il attendait ce moment depuis cinq ans. En 2012, il s’était lancé dans cette folle aventure sur un coup de tête. Alors qu’il était au cégep André-Laurendeau, il avait décidé de s’inscrire à l’épreuve montréalai­se par simple plaisir. L’année suivante, il a tenté le coup à nouveau en améliorant son temps de sept minutes. Il n’en fallait pas plus pour enraciner cette histoire d’amour.

« Je voulais vivre cette expérience. Mon père courait des marathons. Je crois que ce désir vient de lui. J’y ai donc goûté et j’ai adoré », a raconté le Montréalai­s de 24 ans cette semaine, après sa brillante performanc­e réalisée en 2 h 22 min et 3 s. Encore courbaturé et « souffrant » du symptôme post-marathon, il en a parlé avec tant de passion.

« J’aime souffrir durant une longue période, car je sens que j’ai l’avantage sur la compétitio­n. J’ai la force mentale pour continuer à me surpasser », a expliqué celui qui a terminé l’épreuve de Montréal derrière cinq lapins africains.

VOLONTÉ DE FER

Sur le parcours montréalai­s dimanche dernier, le coeur battait aussi bien que le ronronneme­nt d’un moteur de Ferrari à basse vitesse. Ce sont toutefois ses jambes qui ont refusé de suivre le rythme à partir du 30e kilomètre. Entre ses deux oreilles, la volonté était au rendez-vous. Même s’il n’était plus en voie de réaliser son objectif, il n’a jamais lâché.

Jarry souhaitait franchir le fil d’arrivée avec une performanc­e éclatante de moins de 2 h 20 min. Aucun Québécois n’avait réussi cet exploit à Montréal. Agustin Diaz Romero avait effleuré ce chrono en arrivant tout juste à court par 35 petites secondes en 1986.

« J’avais fixé cette barrière, car je savais que je pouvais la battre. C’est une grosse barrière parmi l’élite québécoise en marathon. Une poignée de Québécois ont réussi à y arriver, a-t-il expliqué, en nommant entre autres les exploits d’Alain Bordeleau, l’un de ses modèles. C’est aussi une barrière psychologi­que. »

DÉTOUR

Avant de revenir à cette discipline d’endurance, Jarry est passé par les épreuves de cross-country alors qu’il portait les couleurs des Redmen de l’Université McGill.

Ces deux spécialité­s ne vont pas de pair en raison des distances, du volume d’entraîneme­nt et des saisons de compétitio­ns. Il devait faire un choix lorsqu’il a intégré le club sportif universita­ire au début de ses études en éducation physique. Il a donc délaissé le marathon afin de se consacrer pleinement au cross-country et à l’athlétisme. Ce n’était que partie remise.

En joignant les rangs des Redmen, il a toutefois ajouté des cordes à son arc. Il s’est démarqué dans les épreuves de fond sur 3000 et 10 000 mètres en devenant l’un des meneurs de l’équipe.

« Elles m’ont permis de peaufiner ma vitesse sur de plus courtes distances. J’ai réussi à progresser en m’améliorant constammen­t. Et elles m’ont permis d’attaquer les marathons différemme­nt. »

Ces améliorati­ons ont porté leurs fruits. Cinq ans après son second et dernier marathon, il a amélioré son chrono de 36 minutes. Avec son talent, sa grande volonté et sa profonde passion, François Jarry n’entend pas s’arrêter là. Il a de grandes ambitions.

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