Accord in extremis entre le Canada et les États-Unis
Entente sur l’ALENA à quelques heures de la date butoir
LE JOURNAL | Le Canada et les États-Unis ont conclu hier un accord pour le renouvellement de l’Accord de libreéchange nord-américain, à quelques heures de la date butoir.
Aucun détail de l’entente n’était connu hier, en fin de soirée.
« C’est une bonne journée pour le Canada, on va en reparler demain [aujourd’hui] », a mentionné Justin Trudeau à la sortie d’une rencontre avec ses ministres à Ottawa tenue après une intense journée de négociations.
Selon plusieurs médias, le Canada aurait accepté de faire des concessions afin de permettre aux producteurs laitiers américains un plus grand accès au marché canadien. Ottawa aurait aussi consenti de limiter ses exportations d’automobiles vers les États-Unis.
Le gouvernement Trudeau aurait ainsi permis de conserver une clause à laquelle il tenait, mais que les États-Unis souhaitaient retirer de la prochaine entente à propos du mécanisme de règlement des conflits entre les pays de l’ALENA (chapitre 19).
Les tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier imposés par le président Trump seraient quant à eux maintenus.
« M. Trudeau vient de décider que les fermes québécoises vont encore payer 300 millions $ de plus de pertes […] pour protéger l’industrie automobile de l’Ontario», a réagi le chef péquiste Jean-François Lisée hier soir sur sa page Facebook.
FINALISÉE CETTE NUIT
Selon plusieurs sources consultées par le quotidien torontois The Globe and Mail, les deux parties espéraient finaliser l’accord pendant la nuit pour en faire l’annonce officielle ce matin. Il ne manquait plus que l’aval final de Trudeau et du président américain Donald Trump, mais ce dernier approuverait la nouvelle entente, selon l’agence Bloomberg.
Toujours selon les informations du journal Globe and Mail, la nouvelle entente prévoirait que les Canadiens puissent acheter davantage de marchandise en ligne sans devoir payer de droits de douane.
Cette entente survient après plus d’un an de négociations, entamées à la suite de l’élection de Trump à la tête des États-Unis.
Washington avait fixé l’échéancier des négociations à minuit aujourd’hui.
SUJET DU JOUR
Plus tôt durant le dernier jour de la campagne électorale québécoise, la menace de concessions majeures d’Ottawa sur la gestion de l’offre du secteur laitier à la demande des Américains est venue hanter les politiciens.
À Saguenay, le chef libéral Philippe Couillard, qui n’a eu « aucune communication directe » à ce sujet, a demandé aux Québécois de se « rallier derrière lui en cette période si importante » et remplie d’incertitude.
Le caquiste François Legault s’est positionné différemment.
« Ce n’est pas le temps d’être partisan. Il faut que les quatre chefs parlent ensemble : on doit protéger la gestion de l’offre », a-t-il lancé à Longueuil.