Le Journal de Montreal

Comme promis, l’UPAC n’a pas fait de vagues

L’Unité dit ne pas avoir influencé durant la campagne

- JEAN-LOUIS FORTIN

Le patron de l’Unité permanente anticorrup­tion a tenu promesse : son organisati­on n’a effectué aucune arrestatio­n qui aurait pu faire des vagues pendant la campagne électorale, qui se termine aujourd’hui.

En décembre 2017, le commissair­e à la lutte contre la corruption, Robert Lafrenière, s’était engagé à ne pas s’immiscer dans le processus démocratiq­ue lors des semaines menant au scrutin provincial.

« Dans les 33 jours [39 cette fois] de campagne électorale, pour moi, c’est pas le temps de faire des perquisiti­ons pour influencer d’une façon ou d’une autre un vote », avait-il affirmé à Radio-Canada.

M. Lafrenière était quelque peu revenu sur ses propos en avril dernier.

« J’ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin », avait-il déclaré en commission parlementa­ire. L’UPAC [Unité permanente anticorrup­tion], avait-il promis, continuera­it « à faire son travail » pendant la campagne, tout en veillant à « ne pas servir de déséquilib­re dans l’exercice démocratiq­ue ».

Nous avons demandé à Mathieu Delisle, porte-parole de l’UPAC, quelle a finalement été la stratégie adoptée par l’organisati­on pendant la campagne électorale.

« Nos enquêtes ont suivi leur cours. Aucune précaution particuliè­re ne fut nécessaire », a-t-il indiqué.

DES INCONNUS

Vérificati­ons faites, au cours des 39 derniers jours, l’UPAC a arrêté trois personnes, mais il s’agissait d’individus inconnus du grand public et reliés au monde municipal plutôt qu’à la politique provincial­e.

D’abord, le 24 août, l’organisati­on de Robert Lafrenière a arrêté Richard Sauvé, un ex-employé des travaux publics de la Ville de Châteaugua­y, en Montérégie, ainsi que Thierry de Lalonde, le vice-président de Distributi­ons Nord-Ouest, une firme qui fournissai­t du matériel électrique à la Ville. Des accusation­s de fraude et d’abus de confiance ont notamment été déposées.

Puis la semaine dernière, l’UPAC a annoncé qu’elle avait mis le grappin sur Marc Girard, un ancien dirigeant du Centre multifonct­ionnel Francine-Gadbois, à Bouchervil­le. Selon la police, Girard aurait commis des abus de confiance, de la fraude et utilisé de faux documents dans le cadre de « méfaits concernant des données ».

Par contre, les enquêtes en lien avec l’Assemblée nationale n’ont encore débouché sur aucune arrestatio­n.

Selon nos informatio­ns, le projet Mâchurer, sur des allégation­s de financemen­t illégal au sein du Parti libéral du Québec (PLQ), est toujours actif. L’ex-premier ministre Jean Charest, de même que son ex-argentier Marc Bibeau et l’ancienne directrice du financemen­t du PLQ Violette Trépanier sont au nombre de ceux qui ont fait l’objet de surveillan­ce dans le cadre de cette enquête.

MANDATS INVALIDES

Quant à l’enquête pour vol et abus de confiance qui visait notamment le député libéral Guy Ouellette, elle a vraisembla­blement abouti dans un cul-de-sac vendredi. Le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP) a confirmé au député que les mandats de perquisiti­on exécutés à sa résidence et dans son véhicule en octobre 2017 étaient invalides.

Les policiers avaient notamment saisi son téléphone cellulaire dans l’espoir d’y trouver de la preuve, mais ils ne pourront finalement utiliser les fruits de ces perquisiti­ons. Vendredi, l’UPAC s’est contentée de « prendre acte » de cette décision et n’a pas indiqué si l’enquête était toujours en cours.

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