Le Journal de Montreal

Les partisans du oui l’emportent lors du référendum en Macédoine

Le pays des Balkans devrait bientôt changer de nom après ce scrutin contesté

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SKOPJE | (AFP) Les partisans du oui insistent sur les 90 % remportés, ses adversaire­s relèvent la forte abstention : un résultat en clair-obscur est né du référendum visant à changer le nom de la Macédoine pour clore le conflit avec la Grèce et rapprocher ce petit pays de l’UE et de l’OTAN.

Le premier ministre social-démocrate Zoran Zaev a immédiatem­ent lancé la prochaine bataille politique qui s’annonce incertaine : obtenir la majorité des deux tiers au Parlement pour ratifier l’accord et « confirmer la volonté de la majorité ».

Le chef du gouverneme­nt social-démocrate et ses alliés des partis de la minorité albanaise (20 à 25 % des 2,1 millions d’habitants de ce pays majoritair­ement slave) ne disposent pas d’une telle majorité et doivent donc compter sur le ralliement d’une dizaine de députés de l’opposition de droite (VMRO-DPMNE).

Selon des résultats quasiment définitifs, 91,39 % des Macédonien­s qui ont pris part au référendum ont approuvé l’accord avec la Grèce visant à rebaptiser « République de Macédoine du Nord », leur petit État des Balkans. Mais plus que les 5,71 % de non, ce sont les quelque deux tiers d’électeurs qui n’ont pas voté qui fragilisen­t Zoran Zaev.

DISSONANCE

Le premier ministre grec Alexis Tsipras a toutefois salué « la déterminat­ion » de son homologue à « poursuivre la mise en oeuvre » de l’accord entre leurs pays, tandis que l’OTAN a appelé « tous les dirigeants politiques et les partis à saisir cette occasion historique », et l’Union européenne a exhorté l’ensemble des parties à « respecter » les résultats.

Une dissonance est cependant apparue au sein du gouverneme­nt grec, avec une prise de distance du ministre de la Défense, Panos Kammenos. L’allié souveraini­ste paradoxal d’Alexis Tsipras a en effet estimé que la faible participat­ion rendait le référendum « nul ».

« Je pense que l’immense majorité des citoyens qui ont voté ont choisi la voie européenne », a au contraire estimé le premier ministre macédonien qui a prévenu que si la majorité des deux tiers n’était pas trouvée au Parlement, il convoquera­it des « élections parlementa­ires anticipées ».

Une issue susceptibl­e de replonger la Macédoine dans une situation de blocage politique.

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