L’Amazon de la restauration
UEAT se prépare à lancer sa première ronde de financement et vise les 10 M$ US
La start-up de Québec, UEAT, est en train de créer une révolution dans la façon de commander au restaurant grâce à ses bornes de commande libre-service qui font de plus en plus d’adeptes.
UEAT se voit déjà comme l’Amazon de la restauration. Lancée en 2017, la start-up s’apprête à lever sa première ronde de financement, dont l’objectif est 10 M$ US.
« Notre mission est de réinventer la manière dont les gens passent une commande, soit au restaurant ou en ligne. On est dans un tournant à l’échelle planétaire de ce côté-là », a affirmé Martin Lafrance, président.
Les bureaux de UEAT à Québec fourmillent d’activités, avec une équipe de 25 personnes. Selon les prévisions, le nombre d’employés devrait monter à 200 l’an prochain.
D’ici la fin de l’année, près de 1000 restaurants auront adopté les solutions de l’entreprise. Avec l’engouement qu’elle suscite, UEAT est sur la bonne voie.
Pour l’instant, elle compte des clients principalement à Québec, Montréal, Toronto, Boston et Chicago, où l’entreprise a déployé des bornes de commande libre-service avec succès.
« L’objectif est de devenir le leader en Amérique du Nord. On est spécialisé dans la fabrication de logiciels. Les gens paient une mensualité pour utiliser nos services. On offre la technologie à tous les restaurateurs de la planète pour moins de 10 $ par jour », ajoute M. Lafrance.
UEAT ne fait pas de fabrication de bornes. Elle confie cette tâche à des sous-traitants spécialisés dans le domaine.
« Nous avons des partenaires de commercialisation partout. Nous n’avons pas d’ententes d’exclusivité. »
Parmi ses clients, l’entreprise compte de grandes chaînes comme Yuzu, mais elle compte aussi sur plusieurs « champions locaux », des restaurants indépendants qui enregistrent un fort volume de ventes.
« Le chiffre d’affaires double chaque mois. C’est une croissance très rapide », a-t-il ajouté.
FACTURE PLUS ÉLEVÉE
UEAT propose une solution pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre qui frappe très durement le milieu de la restauration.
« Notre borne n’est jamais malade, elle n’arrive jamais en retard et elle augmente les factures moyennes de 15 % à 40 %. C’est magistral. La borne n’oublie jamais de proposer l’extra bacon et l’extra fromage, de proposer le dessert ou l’entrée », a dit M. Lafrance.
Le taux d’acceptation de la borne de commande dans les restaurants est de 80 %, dit-il.
« Une personne qui voit une file d’attente de trois ou quatre personnes va se tourner spontanément vers la borne de commande », souligne de son côté Léa Maude Ménard, conseillère stratégique de l’entreprise.
DÉCODER DES ÉMOTIONS
UEAT veut pousser plus loin l’expérience client avec l’intégration de l’intelligence artificielle. Bientôt, des bornes pourront intégrer des caméras en mesure de décoder des émotions pour aider le client à faire des choix. On n’arrête pas le progrès.
« C’est un marché qui évolue très vite. C’est sûr qu’on se voit conquérir le monde. C’est un marché de milliards de dollars où il y a plusieurs grands joueurs. Aucun n’aborde la problématique comme on le fait. On veut conquérir le Canada et les ÉtatsUnis pour commencer, mais notre rêve, c’est de changer la manière dont les gens commandent partout dans le monde », a ajouté le président-visionnaire.