Vieillir avec humour et mélancolie
« Il a tellement mordu dans la vie que la vie a fini par le mordre. » Cette réflexion sur le temps qui coule est l’un des thèmes attaqués avec grand humour par la pièce Neuf [titre provisoire] au Théâtre d’Aujourd’hui.
Dans cette production, un groupe d’acteurs baby-boomers se retrouvent à la suite de l’enterrement d’un collègue, jouant leur propre rôle sur scène et certains des personnages qu’ils ont déjà incarnés.
Henri Chassé, Pierre Lebeau, Marc Messier, Mireille Métellus et Monique Spaziani livrent donc une partie de leur vie et de leur âme sur les planches, un processus touchant puisqu’ils sont pour la plupart très connus du public. Ils ont d’ailleurs contribué à l’écriture du savoureux texte de Mani Soleymanlou qui assure également la mise en scène.
HYMNE À LA LIBERTÉ
Chassé, Lebeau, Messier, Métellus et Spaziani passent sans interruption d’eux-mêmes aux personnages, se transmettant le flambeau de la parole en s’interrompant ou en échangeant, en faisant voler les murs qui séparent ce qu’ils sont vraiment et ce qu’ils incarnent. Est ainsi exploité un des grands atouts du théâtre : la liberté. Cette liberté de passer du réel à la fiction, du présent au passé, de l’humour au tragique, de l’absurde au concret, et ce en une fraction de seconde.
Cette oeuvre n’est pas dénuée de défauts, comme certaines longueurs et des réflexions moins pertinentes. Par contre, elle est, en quelque sorte, l’image de l’humain qu’elle tente de cerner : attachant, vulnérable, égoïste, lyrique, mais aussi terriblement mortel. La pièce Neuf [titre provisoire] est présentée jusqu’au 20 octobre au Théâtre