Le Journal de Montreal

RÉSILIENTS TITANS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Les Titans du Tennessee ont toutes les raisons au monde pour justifier des défaites depuis le début de la saison. Or, non seulement ils ne perdent pas, mais ils continuent de jouer du football inspiré malgré une panoplie de blessures et un calendrier peu commode, en renversant de sérieux prétendant­s.

Après une performanc­e défensive étincelant­e la semaine dernière face aux Jaguars de Jacksonvil­le, ils ont cette fois surpris les champions en titre, les Eagles de Philadelph­ie, par une victoire de 26-23 en prolongati­on. Pas un mot ne décrit mieux l’effort des Titans que « résilience ».

Résilience parce qu’ils ont dû combler un déficit de 17-3 en deuxième demie. Résilience parce que leur quart-arrière Marcus Mariota a accumulé 344 verges et deux passes de touchés malgré une blessure dans un nerf du coude qui lui fait perdre une sensibilit­é essentiell­e dans les doigts de sa main droite.

Résilience parce qu’ils sont privés de leur as ailier approché, Delanie Walker, et que leur receveur le plus productif des deux dernières saisons, Rishard Matthews, a été renvoyé bouder en boule chez lui, parce qu’il se disait malheureux de son utilisatio­n.

Résilience parce qu’ils ont enfin renoué avec leur solide duo de bloqueurs partants en Jack Conklin et Taylor Lewan, les deux se retrouvant en uniforme pour une première fois ensemble cette saison. Malgré tout, ils sont aujourd’hui 3-1.

TOUTE UNE SÉQUENCE

Le mot résilience va surtout à merveille aux Titans, parce que la victoire a été acquise après qu’ils ont été confrontés à trois situations critiques de quatrième essai sur leur dernière séquence offensive en prolongati­on.

La poussée héroïque de 16 jeux sur 75 verges, les Titans l’ont exécutée le couteau sur la gorge. Les Eagles venaient d’inscrire un botté de placement qui leur donnait les devants 23-20 et il fallait au moins aller égaler la marque pour que l’action se poursuive.

Mais les Titans ont vu plus gros, plus loin, en convertiss­ant leur dernier quatrième essai à la ligne de 32 des Eagles, où ils auraient pu se contenter de tenter un long placement. La conversion a mené trois jeux plus tard au touché victorieux du receveur Corey Davis sur une passe de 10 verges de Mariota.

Et lui aussi est l’exemple même de la résilience. Davis, choisi au cinquième rang au total du repêchage de 2017, a connu une saison recrue à oublier en raison de blessures, et le doute s’est installé dans l’esprit de plusieurs à son sujet.

Il a pleinement mérité de savourer son premier touché en carrière sur un jeu aussi dramatique, couronnant une journée d’efforts de neuf réceptions pour 161 verges.

DES AIRS DE STEVE McNAIR

Mariota, pour sa part, n’est pas sans rappeler les beaux jours d’un certain Steve McNair comme visage de la franchise. Plus souvent qu’à son tour, McNair jouait blessé, encaissait les coups, se relevait sans rechigner et allait chercher des victoires pas toujours élégantes.

Personne ne gagne de trophée en septembre, mais les Titans ont le don en ce premier mois du calendrier de gagner le respect de tous.

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PHOTO AFP Corey Davis a trouvé le moment idéal pour inscrire son premier touché en carrière, en prolongati­on, aux dépens des champions en titre.
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