Le Journal de Montreal

L’art de se compliquer la vie

En perdant contre le D.C. United, l’Impact a choisi le chemin le plus compliqué vers les séries

- Dave Lévesque DLevesqueJ­DM

WASHINGTON D.C. | Ce n’est pas la fin du monde de perdre un match, tout est dans la manière. Or, l’Impact n’avait tout simplement pas le droit de se faire dégommer 5 à 0 contre D.C. United samedi soir.

Oui, le Bleu-blanc-noir a été forcé d’ouvrir le jeu en deuxième demie, ce qui a ouvert les valves pour Wayne Rooney et Luciano Acosta et qui a forcément faussé le résultat qui fait plus mal que la réelle prestation de l’Impact. Mais ce n’est qu’un chapitre de l’histoire.

Quincy Amarikwa a parlé de moment charnière dans le vestiaire après le match et surtout de la façon que l’équipe décidera de réagir lors de son prochain match, samedi prochain, contre Columbus au Stade Saputo.

« Quand on va faire le bilan de la saison, on va regarder ce moment comme celui où on a décidé de s’élever ou de s’écraser. J’ai confiance en la qualité de ce vestiaire et je crois qu’on va faire notre place en séries. »

« Quand on joue comme ça, on n’est pas une équipe, a pour sa part martelé Rémi Garde. Quand on arrive à faire autre chose, on peut être une équipe très difficile à battre et gagner des matchs. C’est à nous de choisir sur les trois derniers qui restent. »

MANQUE DE CHIEN

Dans le camp de l’Impact, on a beaucoup vanté le travail de D.C., qui « la voulait plus », et il est là le problème.

Tu détiens la dernière place donnant accès aux séries avec une priorité de cinq points et tu affrontes l’équipe qui est tout juste derrière toi, tu devrais vouloir la victoire au moins autant que ton adversaire.

Toute la semaine, on a parlé d’attitude et de caractère dans le camp de l’Impact, mais on n’a rien vu de tout ça à Washington.

Oui, l’Impact a dominé toutes les colonnes statistiqu­es, mais tout le monde sait que ce n’est pas parce que tu travailles fort que tu travailles bien.

Un seul exemple suffira à étayer ce point, soit les tirs. L’Impact en a décoché 25 et n’en a cadré que 4 alors que D.C. n’a décoché que 9 petits tirs, mais en a cadré 6. Si on voulait être simpliste, on dirait que l’histoire du match se trouve là.

ORCHESTRE MAL ACCORDÉ

Comme un orchestre symphoniqu­e, l’Impact n’est bon que quand tout le monde joue la bonne partition à la perfection, ce qui n’a pas été le cas samedi. En bon chef d’orchestre, Rémi Garde a souvent su tirer le meilleur de ses hommes, mais on a peut-être vu les limites d’un effectif honnête, mais carencé.

Le premier violon, Ignacio Piatti, blessé à un mollet, il faut le reconnaîtr­e, a commis de nombreuses fausses notes et le reste de la section des cordes, Quincy Amarikwa, Alejandro Silva et Saphir Taïder, a joué sans grande inspiratio­n.

Derrière, les vents, composés de Samuel Piette et Micheal Azira, ont déployé beaucoup d’efforts pour sauver des meubles, mais ont été emportés par la vague.

Les cuivres, ou la brigade défensive, ont souvent paru jouer une autre pièce que le reste de l’équipe pendant qu’Evan Bush, chargé de tenir le rythme comme un percussion­niste, n’a pas été le métronome que l’on connaît.

ET APRÈS

On aura beau tenter de nous convaincre que l’équipe a encore le contrôle de sa destinée, mais ce n’est plus vrai.

L’Impact ne détient plus que deux points d’avance sur D.C. Le hic, c’est que le XI montréalai­s n’a pas plus que trois matchs à disputer pour une possibilit­é de neuf points.

D.C. a encore cinq matchs au menu, pour une possibilit­é de 15 points et quatre de ces rencontres seront disputées au Audi Field, où l’équipe est désormais presque invincible.

Pas besoin d’être calé en mathématiq­ues pour comprendre que ça va prendre une interventi­on divine pour que l’Impact participe au premier tour des séries éliminatoi­res.

ESPOIR TIMIDE

Au cours des dernières semaines, on sentait une certaine confiance quand il était question des matchs en main de D.C., mais samedi elle était ébranlée et les joueurs semblaient plus tenter de se convaincre que de convaincre les autres après la rencontre.

« Il reste trois matchs, il ne faut pas lancer la serviette, garder la tête haute et continuer de pousser », a avancé Samuel Piette.

« Je n’ai pas de boule de cristal, mais c’est sûr que si on va chercher les neuf points, on se met dans une bonne position », a soutenu le milieu de terrain québécois.

« Avec la défaite, D.C. nous rattrape un peu et ils ont deux matchs de moins de joués, mais il faut qu’ils les gagnent. »

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PHOTO USA TODAY L’Impact n’a pas été en mesure de se distancer du D.C. United au classement général samedi, s’inclinant par la marque de 5 à 0.
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