LIBÉRÉS DES LIBÉRAUX
Les Québécois voulaient du changement et ont choisi la CAQ
QUÉBEC | Près de sept ans après son retour en politique, François Legault réalise son rêve de devenir premier ministre et chasse les libéraux du pouvoir. Les Québécois écrivent l’histoire et optent pour le changement en élisant un gouvernement caquiste majoritaire.
« Ce soir, les Québécois ont fait l’histoire. Ils ont fait confiance à un nouveau parti pour relancer le Québec», s’est réjoui le chef caquiste en fin de soirée hier, devant des centaines de militants euphoriques rassemblés à Québec.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de Québécois qui ont mis de côté un débat qui nous divisé depuis 50 ans. Aujourd’hui, il y a beaucoup de Québécois qui ont fait la démonstration que c’est possible de faire travailler ensemble des adversaires d’hier, pour le Québec demain », a continué M. Legault.
Le premier ministre élu a affirmé sa volonté de gouverner dans un «esprit de rassemblement», notamment pour les familles et les aînés.
Le suspense aura été de courte durée. À 20 h 14, TVA Nouvelles annonçait que le prochain gouvernement serait caquiste. À 00 h 15, les troupes de François Legault bénéficiaient de 37 % des votes, loin devant les libéraux, à 25 %.
TSUNAMI QUÉBÉCOIS
La vague caquiste a déferlé partout au Québec, du Saguenay-Lac-Saint-Jean à l’Outaouais, en passant par l’Abitibi. Toutes les vedettes caquistes, comme l’avocate Sonia Lebel ou le policier Ian Lafrenière ont été élues.
Il s’agit d’une élection historique: c’est la première fois depuis 1966 que le gouvernement ne sera pas formé par le PLQ ou le Parti québécois.
C’est une gifle pour le premier ministre sortant Philippe Couillard, qui réclamait un second mandat pour redistribuer les fruits des années d’austérité qu’il a imposées aux Québécois.
Plusieurs ministres libéraux sont aussi tombés au combat. C’est le cas entre autres de François Blais, Véronyque Tremblay et Pierre Moreau, que plusieurs voyaient comme un potentiel successeur de Philippe Couillard.
LISÉE BATTU DANS SON COMTÉ
C’est la débâcle pour les péquistes, qui ont même perdu leur chef, Jean-François Lisée, éjecté de son comté de Rosemont par son adversaire solidaire, Vincent Marissal.
À 00 h 15, le Parti québécois était en voie de remporter seulement neuf sièges. Avec aussi peu d’élus, le PQ ne serait pas reconnu officiellement comme un parti politique au Parlement.
C’est une victoire éclatante pour Québec solidaire, qui passe de trois à 10 députés. La formation de Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois a réussi une percée à Sherbrooke, mais aussi dans la Capitale nationale.