Deux morts et aucune accusation
La Couronne n’était pas en mesure de démontrer que l’ado de 15 ans qui conduisait a commis un acte criminel
Aucune accusation ne sera déposée contre l’adolescent de 15 ans qui conduisait lors d’une violente sortie de route ayant coûté la vie à deux de ses amis, à Joliette il y a un an, a appris Le Journal.
Au moins trois sources nous ont confirmé que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait pris cette décision dans les dernières semaines.
Les parents des cinq ados de Lavaltrie impliqués dans la tragique embardée en ont été informés récemment.
« À la suite de l’examen rigoureux du dossier d’enquête transmis par la Sûreté du Québec, le DPCP conclut qu’aucune accusation ne sera portée relativement à cette affaire », a écrit par courriel le porte-parole du DPCP, Me Jean-Pascal Boucher, en réponse aux questions du Journal.
PAS D’ACTE CRIMINEL
Me Boucher a précisé que le procureur du tribunal de la jeunesse ayant analysé le dossier « n’était pas en mesure de démontrer un acte criminel », sans donner plus de détails.
Cela survient à une semaine du triste anniversaire de la sortie de route mortelle.
Le 9 octobre 2017, cinq jeunes hommes âgés de 13 à 17 ans ont emprunté la voiture de la mère de l’un d’entre eux à son insu, en pleine nuit.
Il semble qu’ils aient été plusieurs à prendre le volant durant cette balade nocturne, selon nos informations.
Vers 2 h, c’était un jeune de 15 ans n’ayant pas de permis qui conduisait.
Il a perdu la maîtrise du véhicule dans une courbe sur le boulevard Base-de-Roc, à Joliette.
L’auto de marque Volkswagen a violemment percuté un gros conifère en bordure de la route.
Deux ados de 14 et 17 ans sont décédés sur le coup, alors que les deux autres passagers de 13 et 16 ans ont été gravement blessés.
L’impact a été si brutal qu’ils ont dû être désincarcérés de la carcasse métallique par les pompiers.
L’un d’eux a eu le crâne fracassé en plusieurs morceaux et il a passé neuf jours dans le coma à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal.
SOULAGEMENT
Le Journal s’est entretenu avec ce jeune homme et ses parents hier, qui étaient soulagés de pouvoir enfin tourner la page.
« [Mon ami] a déjà eu sa sentence. [Il doit] vivre avec ce qu’il a fait », a indiqué l’adolescent.
Ce dernier n’en veut pas au conducteur, au contraire.
Il considère que le jeune homme lui a sauvé la vie en contactant les services d’urgence rapidement.
« On a passé proche de mourir, mais [il] a appelé [le 911]. Pour l’avoir côtoyé [avant l’accident], je peux savoir que c’est une personne extraordinaire », a ajouté celui qui aurait d’ailleurs toujours refusé de témoigner contre son ami. – Avec la collaboration
de Valérie Gonthier