Le Journal de Montreal

Un tour dans l’opposition

- JONATHAN TRUDEAU

« Des fois, faire un tour dans l’opposition, ça ne fait pas de tort. » Cette phrase, je l’ai entendue souvent de la part de militants libéraux désabusés. Pire encore, trois directeurs de cabinet qui oeuvraient toujours au sein du gouverneme­nt m’ont tenu des propos similaires au cours des derniers mois. Imaginez.

Pourquoi ? Parce que le Parti libéral du Québec n’était plus un parti. Il était devenu plus que jamais une machine à gouverner. Exit les militants, exit les conviction­s profondes.

PARTI VS GOUVERNEME­NT

Lorsqu’un nouveau gouverneme­nt est élu, c’est d’abord et avant tout un parti politique qui est derrière l’accession au pouvoir. Un groupe de gens dévoués qui croient en un même projet, une même vision, et qui acceptent de faire tous les sacrifices pour atteindre un but commun. Les élus et le personnel politique sont alors issus du parti. Puis, petit à petit, le gouverneme­nt prend le dessus. Le lien s’érode et la formation politique se transforme au fil du temps en une espèce de coquille vide.

Le PLQ n’était plus que l’ombre de lui même. La base militante n’y est plus, ayant été négligée par celles et ceux qui exerçaient le pouvoir depuis trop longtemps. Tant chez les élus qu’à l’intérieur des cabinets, on retrouvait désormais des opportunis­tes qui s’étaient magasiné un bon emploi, sans jamais avoir milité pour le parti.

Or, plus un gouverneme­nt s’éloigne de ses fondations, plus il se détache de la population également. Il devient persuadé qu’il sait tout, connaît tout et prend toujours les meilleures décisions. Car eux, ils savent ce qui est bon pour le peuple.

RECONSTRUC­TION

Lundi soir, le PLQ a subi une dégelée, mais il a aussi obtenu l’occasion d’effectuer un retour aux sources. Il a maintenant quatre ans pour se recentrer, écouter ses membres, écouter la population. En clair, redevenir un parti politique.

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