Le Journal de Montreal

Louise Deschâtele­ts

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je vis seule depuis 25 ans après la séparation d’avec mon mari. Nous avons eu une fille qui a aujourd’hui une enfant de 13 ans que j’adore. Ma fille a eu cette enfant avec un homme que je n’apprécie pas particuliè­rement. Ma fille et lui ne s’entendent sur rien et passent leur temps à se disputer. Souvent, j’ai pensé qu’ils allaient se séparer, mais ça n’est jamais arrivé. Comme j’habite près de chez eux, la petite se réfugie chez moi chaque fois que ça brasse, tout comme à la fin de l’école avant le retour du travail de ses parents. Cette enfant fait mon bonheur et moi le sien.

Comme je pense déménager dans un logement plus petit pour diminuer mes frais, ma fille s’est mise en tête que la meilleure chose à faire serait de venir vivre avec eux puisqu’il y a une pièce libre dans leur grand logis. Ainsi, je serais sur place pour accueillir sa fille après l’école, je lui simplifier­ais la tâche de préparatio­n du souper et d’entretien de la maison vu que je ne travaille pas, et ça réduirait mes frais de subsistanc­e.

Vous ne pouvez pas savoir comment ça ne me tente pas, même si je sais que pour ma petite-fille ce serait une grande joie de m’avoir près d’elle. Mon bail devant se renouveler en mars prochain, il me reste quelques mois pour trouver les arguments pour refuser, mais comment ? Ma fille se fait si insistante que je viens sur le bord de dire oui certains jours, même si je sens que ce serait la pire chose à faire. Quoi inventer pour ne pas lui dire clairement qu’avec son mari, je suis incompatib­le, que je sais qu’ils me veulent avec eux pour diminuer leurs frais et me mettre sur le dos l’entretien du logis et le soin de leur fille, même si ce dernier point me plaît totalement ?

Anonyme et bien en solitaire

Pour faire plaisir aux autres, on ne doit jamais s’imposer des choses dont on sait qu’elles nous répugnent de prime abord. Pourquoi ne pas tout simplement lui dire que vous avez toujours préservé votre intimité depuis votre séparation d’avec son père, que pour vous, elle est synonyme de paix d’esprit, et que vous n’entendez pas rompre avec cette habitude ? Vous la remerciez pour son offre, mais vous lui dites fermement que vous préférez prendre soin de votre petite fille comme vous l’avez toujours fait, c’est-à-dire à partir de votre domicile personnel. Quand on se respecte, les autres nous respectent.

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