Les heures sombres
Accosté dans un port du canal du Midi, j’ai pris connaissance des résultats électoraux, le parallèle avec la dernière élection française s’est vite imposé. Les Québécois ont ouvert une troisième voie avec la CAQ comme les Français l’avaient fait avec la République en marche. Ici, après une année de gouvernance Macron, l’insatisfaction est à son comble à gauche comme à droite. Est-ce prémonitoire de ce qui attend François Legault dans les prochains mois, après sa séduction électorale tous azimuts ?
LES PROGRESSISTES À LA MARGE
À l’instar du Parti socialiste français, le Parti québécois a subi une rude défaite sans même qu’il ait eu à traîner un bilan négatif à la tête du gouvernement, comme le PS avec celui de François Hollande. Comparable à la France insoumise de JeanLuc Mélenchon, Québec solidaire a réalisé une performance digne de mention, mais qui malheureusement amènera encore moins de députés progressistes dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Dans les faits, les partis les plus à droite sur l’échiquier politique ont arraché au-delà de 80 % des sièges, reléguant la gauche à jouer un rôle de mouche du coche.
QUÉBEC AFFAIBLI
Le jour même du vote, nous apprenions qu’un nouvel accord de libre-échange était conclu avec les États-Unis et le Mexique comprenant des concessions importantes sur la gestion de l’offre. Bien que s’en défendant, le premier ministre Trudeau a probablement joué de stratégie pour retarder cette annonce afin de ne pas revigorer les envies d’indépendance au Québec, en sacrifiant les agriculteurs québécois au nom des intérêts de l’industrie automobile ontarienne.
Réduites presque au silence, les voix indépendantistes n’inspireront aucune crainte au gouvernement Trudeau. Le nationalisme mou de la CAQ ne devrait guère avoir plus d’effet et le règne de François Legault s’ouvrira avec des pertes économiques pour le Québec.
Un vent de changement soufflait sur la province, les prochains mois permettront d’apprécier si c’était pour le mieux !