LES LEAFS RÊVENT D’UNE CONQUÊTE
TORONTO | Un ciel gris et une pluie froide ont décoré la Ville Reine à la veille de l’ouverture de la saison dans la LNH. Cette triste grisaille faisait contraste avec le sentiment généralisé dans l’univers des Maple Leafs. Après un peu plus d’un demi-siècle de sécheresse, les fidèles des Leafs rêvent de la coupe Stanley.
S’il y a un désir d’une première conquête depuis 1967, il y a aussi un appel au calme de la part d’acteurs principaux de l’équipe.
Mike Babcock, qui avait seulement quatre ans quand Dave Keon, Jim Pappin, Frank Mahovlich, Tim Horton et Terry Sawchuk ont soulevé la coupe en défaisant le Canadien en grande finale, a cherché à relativiser les attentes.
« Nous sommes excités, a lancé Babcock après le dernier entraînement avant la visite du CH au Scotiabank Arena. Il y a une frénésie dans l’air puisque nous nous dirigeons dans la bonne direction. Nous avons une meilleure équipe que l’an dernier. Mais nous nous préparons uniquement pour le premier chapitre de la saison et c’est notre premier match contre Montréal. »
« Les journalistes sont payés pour regarder plus loin, pas moi, a-t-il poursuivi. L’an dernier, nous avons connu une très bonne saison, mais nous avons perdu au premier tour des séries. »
LA PIÈCE MANQUANTE ?
Les Leafs avaient déjà une très bonne équipe l’an dernier avec plusieurs bons jeunes de la LNH en Auston Matthews, Mitchell Marner, William Nylander (il se retrouve au coeur d’une dispute contractuelle) et Morgan Rielly. Le 1er juillet dernier, Kyle Dubas a ajouté une pièce maîtresse à ce casse-tête déjà bien assemblé en attirant John Tavares. Depuis ce jour, c’est la folie à Toronto.
« À mes débuts à Toronto, il n’y avait pas d’attentes avec les Leafs, nous construisions pour le futur, a mentionné le centre Nazem Kadri. Maintenant, c’est bien d’avoir le respect des gens à travers la LNH. Nous sommes décrits comme l’une des meilleures équipes. Mais j’aime toujours rappeler que nous n’avons pas encore gagné un match cette saison. Nous avons une fiche de 0-0-0, comme les 30 autres équipes. »
« Nous n’avons rien prouvé encore, a renchéri Matthews. Les journalistes peuvent écrire le nombre d’histoires qu’ils veulent et nous décrire comme des prétendants, mais nous devrons prouver que c’est le cas. Tu peux acquérir plusieurs joueurs étoiles durant la saison morte, mais s’il n’y a pas de complicité sur la glace, ça ne sert à rien. »
Avec l’arrivée de Tavares, les Leafs ont l’intention de passer à la prochaine étape, celle de devenir une équipe championne.
« Nous avons le même objectif et c’est d’atteindre le sommet de la montagne, a affirmé Matthews. La présence de plusieurs joueurs étoiles au sein de l’équipe ne représentera pas un problème, loin de là. Nous partageons le même rêve et les succès de l’équipe passeront toujours avant les succès individuels. »
DU TALENT À REVENDRE
À 21 ans et à l’aube de sa troisième saison à Toronto, le prodige originaire de Scottsdale, en Arizona, a aussi acquis assez de maturité pour ne surtout pas crier victoire trop rapidement.
« Nous avons une bonne équipe, mais pour l’instant ça reste sur papier, a-t-il précisé. Kyle (Dubas) a réalisé une prise incroyable cet été avec l’acquisition de John. Nous avons maintenant trois centres qui peuvent produire à un bon rythme offensivement. C’est une force. Il y a du talent à toutes les positions. Nous avons les outils pour gagner, mais nous devrons bien les utiliser. »
Pour garder ses jeunes loups affamés durant plusieurs mois, Babcock donnera en exemple deux vétérans au sein de son équipe.
« John sait que c’est difficile de gagner, il a déjà neuf ans d’expérience, a-t-il souligné. Il y a plusieurs jeunes au sein de notre équipe qui ont la chance de se retrouver avec une bonne équipe. Ils le réalisent moins que Tavares ou (Patrick) Marleau. Patty a joué pour de très, très bonnes formations avec les Sharks, mais il n’a jamais eu la chance de graver son nom sur la coupe Stanley. »