Le Journal de Montreal

La belle naïveté de Kotkaniemi

- JONATHAN BERNIER

Depuis que les Nordiques ont déménagé au Colorado, il n’y a pas de plus grande rivalité dans la LNH que celle qui existe entre le Canadien et les Maple Leafs. Un affronteme­nt entre ces deux formations soulève inévitable­ment les passions. Surtout lorsqu’il s’agit d’un match inaugural.

Rencontré devant son casier, après l’entraîneme­nt du Canadien, Jesperi Kotkaniemi affichait pourtant son sourire habituel. Pour lui, cette rencontre – une première officielle dans le circuit Bettman – ne constitue qu’une étape de plus dans son cheminemen­t vers le rêve de sa vie : poursuivre une longue carrière dans la meilleure ligue au monde.

« Je pense que c’est simplement un autre match de hockey. J’espère que tout ira bien », a-t-il indiqué aux quelques journalist­es venus à sa rencontre.

C’est la beauté de cette naïveté qui caractéris­e plusieurs jeunes athlètes. S’il pense que l’ambiance ScotiaBank Arena en pareille occasion se rapprocher­a de ce qu’il a vécu lors de la visite du Canadien à Toronto pendant le calendrier préparatoi­re, il restera surpris.

ÉVITER DE TROP PENSER

De plus, on a beau avoir regardé des matchs à la télévision ou sur une tablette, quand on est de l’autre côté de l’Atlantique, il est difficile de prendre la pleine mesure de ce qu’on s’apprête à vivre.

« Je ne sais pas trop s’il sait ce qui se passe et c’est peut-être mieux comme ça, a lancé Phillip Danault dans un éclat de rire. C’est bon qu’il soit calme. Il amène ça durant les matchs. C’est ce qui fait de lui un excellent joueur. »

Abordé sur le même sujet quelques instants auparavant, Claude Julien y était allé d’une réflexion similaire.

« Je suis certain qu’il a conscience de ça [la significat­ion de ce match]. En même temps, ce n’est pas mauvais d’avoir une certaine ignorance, a déclaré l’entraîneur du Canadien. Tu embarques sur la patinoire et tu joues ton match au lieu de trop penser et d’être trop nerveux. Il a l’air encore calme. J’aime son approche. »

Le jeune aura besoin d’être calme face à Auston Matthews et John Tavares, dont le niveau d’intensité sera probableme­nt plus élevé qu’en joutes préparatoi­res.

« ES-TU FOU ? »

Max Domi en est un autre qui pourrait avoir toutes les raisons d’être fébrile. De retour après une suspension qui lui a fait rater la majeure partie du calendrier préparatoi­re, le fils de Tie, ancien joueur des Leafs, jouera devant de nombreux parents et amis.

Évidemment, ce ne sera pas la première fois, mais se présenter à Toronto dans l’uniforme du Canadien revêt un cachet pour le moins particulie­r. Et pourtant...

« C’est spécial, a-t-il dit, mais ça l’est pour tout le monde. C’est l’une des plus grandes rivalités du sport. C’est une bonne équipe. On sait à quel point ils sont talentueux. »

Au bout du compte, cette suspension lui aura fait rater quatre matchs, au cours desquels Kotkaniemi en a profité pour assurer sa place dans la formation. Une place près de Jonathan Drouin, jusque-là occupée par Domi.

Est-il déçu que le jeunot ait pris ce poste ?

« Es-tu fou ? Pas du tout. Je suis tellement content pour lui. Il travaille tellement fort. Il mérite tout le crédit pour ce qui lui arrive. On est tous heureux de l’avoir dans l’équipe. »

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