Le coeur y est
Malgré une défaite de 3 à 2 face aux Maple Leafs
TORONTO | Le Canadien a triomphé des Maple Leafs 5 à 1 dans un match préparatoire sans aucune signification, le 24 septembre. Artturi Lehkonen avait marqué deux buts contre la formation B des Leafs. Mais la scène la plus intéressante s’est déroulée dans un corridor du Scotiabank Arena.
Avant la mêlée de presse de Claude Julien, Lehkonen parlait en suédois avec Andreas Johnsson, un bel espoir des Leafs. Les deux attaquants avaient déjà oublié ce simple match préparatoire et riaient en discutant de sujets impossibles à comprendre.
On pouvait juste lire dans leur visage la joie de se retrouver dans un aréna de la LNH, même dans des camps rivaux.
Bien avant Toronto, Lehkonen et Johnsson ont porté les couleurs des Indians de Frölunda, en Suède. Ils ont partagé le même vestiaire durant deux ans, soit en 2014-2015 et 2015-2016.
« Andreas est l’un des meilleurs amis que je me suis faits en Suède, a raconté Lehkonen à quelques heures de l’ouverture de la saison entre le CH et les Leafs, hier. Je suis toujours heureux de le revoir. »
« C’est assez étrange de le voir dans l’uniforme du Canadien, a renchéri Johnsson. C’est l’équipe avec la plus grande rivalité pour les Leafs. Ça ressemble un peu à la Suède contre la Finlande. Mais une fois le match terminé, je recommence à l’aimer ! »
UN CHAMPIONNAT
À leur dernière saison à Frölunda, Lehkonen et Johnsson ont joué des rôles clés dans la victoire en finale contre la formation de Skelleftea. Même s’il n’avait que 20 ans à cette époque, Lehkonen avait terminé au sommet des marqueurs en séries avec 19 points (11 buts, 8 passes) en 16 rencontres. Il avait aussi battu un record d’équipe avec ses 19 points, une marque qui appartenait à Daniel Alfredsson depuis 2005.
« Artturi a été incroyable à sa dernière année en Suède, surtout en séries, s’est remémoré Johnsson. Il dominait la compétition. Il formait un duo formidable avec Ryan Lasch. Je dirais qu’ils sont l’une des raisons principales de notre conquête. Ils marquaient tout le temps. Artturi était un bon joueur en saison, mais il avait atteint un autre niveau en séries. »
Lehkonen avait également pris un pari assez audacieux pour son développement en renonçant à jouer chez lui en Finlande pour se retrouver dans une ligue un peu plus forte dans le pays voisin, la Suède.
« Je le faisais pour des raisons strictement hockey, je n’ai jamais regretté mon choix, a mentionné Lehkonen. Ce n’était pas un si grand choc. Il y a une barrière de la langue, mais les Finlandais parlent ou comprennent le suédois. L’inverse est toutefois beaucoup plus rare. »
Si Lehkonen en sera à sa troisième saison dans l’uniforme du Tricolore, Johnsson découvrira la réalité de la LNH à temps plein pour la première fois. Il a partagé son temps l’an dernier entre les Marlies (54 points en 54 matchs) et les Maple Leafs (3 points en 9 matchs). Il a ajouté un autre titre à son tableau de chasse en remportant la coupe Calder avec les Marlies. Il a même gravé son nom sur le trophée Jack A. Butterfield, décerné au joueur le plus utile en séries. Il a amassé 24 points (10 buts, 14 passes) en 16 rencontres.
UNE RECRUE À SURVEILLER
Influencée par sa production en séries dans la Ligue américaine, la revue Forecaster a prédit que Johnsson remportera le trophée Calder (recrue de l’année) cette saison dans la LNH. Cette prédiction a d’ailleurs fait sourire le principal intéressé.
« J’ai lu ça et les journalistes de Toronto m’en parlaient pendant le camp, a répliqué le Suédois de 23 ans. Même si j’aimerais ça, je crois que c’est un peu trop demandé. Je veux juste m’établir dans la LNH. Il y a plusieurs très bonnes recrues dans la LNH, je ne me concentre pas sur ce trophée, vraiment pas. »
En théorie, les Rasmus Dahlin, Andreï Svechnikov ou Elias Petterson ont plus de chances de repartir avec cet honneur.
« Il y aura de très gros noms parmi les recrues, mais Andreas a aussi tout un potentiel, a dit Lehkonen. Il a des habiletés offensives et il peut marquer de gros buts. J’ai hâte de le voir durant une saison complète à Toronto. Il mérite sa place avec les Maple Leafs. Il a travaillé fort pour atteindre la LNH. Il n’était pas un gros choix au repêchage (7e tour en 2013). Il vient de loin, mais il a bûché pour gagner son poste. »