Incapable de renouveler sa citoyenneté
Ce citoyen canadien depuis 50 ans a dû renoncer à un voyage en famille en raison de la lenteur d’Ottawa
Un résident de Terrebonne se plaint d’être prisonnier des dédales administratifs fédéraux parce qu’il est incapable de savoir ce qui advient de sa demande formulée il y a plus de six mois pour remplacer sa carte de citoyenneté perdue.
« Ça n’a pas de bon sens comment c’est long. Il me semble que ce n’est pas compliqué. Tu inscris mon nom dans le système, il apparaît, puis tu cliques sur “imprimer” et c’est envoyé par la poste », s’insurge Alain Hermans, d’origine belge, qui est citoyen canadien depuis 1969.
Ce dernier a réalisé en mars dernier qu’il avait égaré sa carte de citoyenneté canadienne. Il a donc fait sa demande de renouvellement de citoyenneté à Immigration, Refugiés et Citoyenneté Canada, qui l’a reçue le 19 mars.
« J’ai rempli ma demande en bonne et due forme. J’ai mis tout ce qu’on demandait et j’ai même joint une copie de mon passeport échu, de mon permis de conduire et de ma carte d’assurance maladie pour faciliter le processus », affirme M. Hermans, qui est aujourd’hui retraité à 67 ans.
DÉLAIS ANNONCÉS
Il a fallu près de deux mois après avoir envoyé sa demande pour que le citoyen de Terrebonne reçoive un accusé de réception, daté du 14 mai.
« C’était environ le temps que je m’imaginais que c’était pour se régler. Dans ma tête, c’est un simple papier. Ce n’est pas comme si je leur demandais d’ouvrir un nouveau dossier, je suis dans le système depuis 1969, j’ai payé mes impôts et j’ai fait les recensements, je ne devrais pas être dur à trouver », fait valoir Hermans.
En juillet, le gouvernement lui a fait parvenir une deuxième lettre pour l’avertir de délais supplémentaires, sans préciser la raison.
« À partir de ce moment, j’ai appelé toutes les deux semaines pour connaître le cheminement. Chaque fois, on était incapable de me dire où ça en était ni les raisons qui causent les délais. Ils sont extrêmement difficiles à joindre, en plus », déplore-t-il.
Le sexagénaire en a eu ras le bol lorsque tout ce temps à attendre pour recevoir le précieux document l’a empêché de renouveler son passeport, puis de partir à Cuba en famille.
« Il n’y a aucune logique. C’est tellement fâchant. On se plaint contre la bureaucratie et voici un autre exemple qu’il y a des changements à avoir là », soutient M. Hermans.
DANS LES ARCHIVES
Contacté par Le Journal, Immigration, Refugiés et Citoyenneté Canada a avoué qu’« il est difficile de prédire les délais de traitement », qui varient en fonction de plusieurs facteurs.
Impossible de savoir toutefois si l’afflux récent de migrants a ralenti le traitement du dossier. Notre question au ministère est demeurée sans réponse.
« Puisque M. Hermans est citoyen depuis 1969, l’information doit être récupérée à partir des archives et cette pratique peut engendrer des délais supplémentaires », explique le service des communications du ministère. « Nous prévoyons que sa demande sera traitée dans la prochaine semaine », conclut-on.