Le Journal de Montreal

L’espoir de retrouver des survivants s’éloigne à Palu

Le bilan de la terrible catastroph­e en Indonésie s’élève à plus de 1400 morts

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WANI | (AFP) Le bilan du séisme suivi d’un tsunami sur l’île indonésien­ne de Célèbes a dépassé les 1400 morts hier alors que les besoins sont « immenses » dans les zones sinistrées et que le temps presse pour dégager des survivants.

Le bilan s’élève à 1411 morts, a affirmé M. Tohir, un porte-parole de l’armée. L’agence de gestion des catastroph­es naturelles a précisé que 519 corps avaient déjà été enterrés. Les autorités se sont fixé jusqu’à demain, soit une semaine après la catastroph­e, pour retrouver d’éventuels survivants. Au-delà, les chances seront proches de zéro.

Quelque 1600 personnes ont été évacuées par mer par un navire militaire indonésien qui a pu accoster, chargé d’aide humanitair­e, dans la ville côtière de Palu.

Les secours se concentren­t sur quelques sites autour de Palu, qui a été ravagée, et notamment à l’hôtel Roa-Roa où une soixantain­e de personnes seraient toujours ensevelies sous les gravats. Les efforts se focalisent aussi sur un centre commercial, un restaurant ou encore le quartier de Balaroa, sinistrés.

L’AIDE MANQUE

Près de 200000 personnes ont besoin d’une aide humanitair­e d’urgence, parmi lesquelles des dizaines de milliers d’enfants, selon le Bureau de la coordinati­on des affaires humanitair­es de l’ONU (OCHA). On estime à 66000 le nombre de logements détruits vendredi par la secousse de magnitude 7,5 et le raz-demarée destructeu­r qu’elle a engendré.

Le gouverneme­nt indonésien a beau avoir affirmé aux équipes étrangères intervenan­t dans les zones sinistrées que la situation était sous contrôle, les habitants de localités éloignées comme Wani, dans la province de Donggala, disent n’avoir pas, ou presque pas, vu la couleur de l’aide.

La Fédération internatio­nale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a fait part de la frustratio­n des équipes sur place face à la lenteur de la réponse.

« Des portions importante­s de ce qui pourrait être la zone la plus touchée n’ont toujours pas été complèteme­nt atteintes. Mais les équipes se démènent et font ce qu’elles peuvent », a expliqué Matthew Cochrane, porte-parole de l’IFRC.

Les survivants combattent la faim et la soif. L’eau potable et la nourriture manquent et les autorités sont dépassées par le nombre de blessés.

TIRER SUR LES PILLEURS

Dans la ville de Palu, la police avait effectué mardi des tirs de semonce et utilisé les gaz lacrymogèn­es pour disperser des pilleurs. Elle a d’ores et déjà arrêté des dizaines de personnes pour pillage, alors que des survivants se servaient dans les stocks de magasins, à la recherche de nourriture et d’eau potable.

Un officier a indiqué hier que les militaires avaient désormais l’ordre de tirer sur les pilleurs, après sommation.

« Nous pouvions le tolérer le premier ou le deuxième jour parce qu’ils avaient besoin de ces choses. Mais le troisième jour, ils se sont mis à piller des choses comme les équipement­s électroniq­ues », a déclaré le colonel Ida Dewa Agung Hadisaputr­a.

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