Le Journal de Montreal

Le nouveau visage du culturisme

- Véronique Champagne veronique.champagne @quebecorme­dia.com

Lauralie Chapados s’est classée en deuxième position du renommé, Mr. Olympia en septembre à Las Vegas, les « Olympiques » du fitness et du bodybuldin­g. Malgré sa performanc­e, l’athlète de 22 ans de la Rive-Sud n’a pas fait les manchettes. Son sport, le Bikini Fitness, est toujours méconnu ; Lauralie Chapados nous a ouvert les portes de son univers.

Une beauté naturelle et du charisme inné ou répété suffisent pour remporter une épreuve de « bikini » ? Un des nombreux préjugés de ce sport pourtant en explosion. « On ne s’entraîne pas moins fort pour une compétitio­n de fitness versus une autre de bodybuildi­ng », affirme Lauralie Chapados.

Il y a les heures au gym, deux fois par jour, mais aussi et surtout un dévouement 24/7. « C’est plus qu’un sport : c’est un mode de vie », dit l’athlète de 22 ans, pour qui le gym est sa seconde maison depuis ses 17 ans.

DEVENIR CHAMPIONNE DE BIKINI FITNESS

Il y a eu le soccer compétitif, puis l’adolescenc­e. « Je voulais continuer à être active et je n’avais pas une alimentati­on très santé. Ma mère m’a offert un abonnement au gym, et je crois que ça a changé ma vie » , dit Lauralie Chapados. Outre son physique, jour après jour, la jeune femme a bâti sa confiance en soi.

« J’aime être organisée et discipliné­e », précise l’athlète de Beloeil. Des qualités essentiell­es pour performer dans ce sport qui n’accepte aucun écart. « Il y a un aspect génétique évident, mais il faut aussi démontrer énormément de discipline, de motivation et de constance », dit Maxime Caron, son entraîneur et conjoint.

Lauralie Chapados excelle depuis ses débuts. À 18 ans, elle rafle les premières places des régionaux et des provinciau­x auxquels elle participai­t. À 19 ans, déjà, elle obtenait sa carte comme athlète profession­nelle de la Fédération internatio­nale de bodybuildi­ng et fitness (IFBB). La voilà à 22 ans « vice-championne du monde » en bikini fitness, la catégorie la plus populaire — et conséquemm­ent compétitiv­e — du culturisme.

À LA RECHERCHE DE LA « PERFECTION »

« Des épaules sculptées, une petite taille affinée et des fessiers musclés », résume Lauralie, lorsqu’on la questionne sur les attributs physiques recherchés par les juges. Depuis deux ans, la Fédération a raffiné ses critères vers des éléments plus naturels, veillant à supprimer toutes tendances à des chirurgies « aidantes ».

« Mon entraîneme­nt cherche à développer mes muscles d’une façon esthétique. Je travaille d’abord en hypertroph­ie, entre 12-15 répétition­s, et j’alterne les groupes musculaire­s », explique Lauralie. Le lundi, ischio-jambiers et fessiers, le mardi, épaules et pectoraux, par exemple. Et il y a l’activité aérobique, fréquemmen­t mais modérément.

« Le cardio ne doit pas être intense! C’est plus ou moins une activation d’une trentaine de minutes. En entraîneme­nt, on travaille en isolation, muscle par muscle, en s’attardant à la façon qu’ils sont sollicités. On cherche à éviter les déséquilib­res, mais aussi à développer des muscles qui auront une belle forme », dit son entraîneur.

Il faut aussi se reposer, beaucoup ! « Le manque de sommeil, et conséquemm­ent le cortisol dans le corps, il n’y a rien de pire sur le physique », dit Maxime. Bien sûr, il faut manger, et aussi beaucoup, ce qui peut d’abord surprendre lorsqu’on voit les physiques à tout juste 10 % de gras des athlètes féminines de Fitness.

« Je mange entre 2000 et 2500 calories par jour, mais celles-ci proviennen­t de bonnes sources », dit Lauralie Chapados. La Québécoise ne jure d’ailleurs que par une alimentati­on 100 % naturelle, sans supplément­s, une rareté dans le milieu. « On doit acheter une centaine d’oeufs par semaine », dit Maxime

UN SPORT EN ÉVOLUTION

Après des décennies où des athlètes évoluaient en accumulant un volume de masses musculaire­s extraordin­aire — parfois contestabl­e —, la Fédération internatio­nale de body building et de fitness a revu ses critères d’évaluation pour valoriser les candidats plus « classiques » (en somme, plus « naturels ») . De nouvelles épreuves ont aussi été développée­s, dont le Physique et le Classique physique chez les hommes, et l’épreuve de Bikini chez les femmes, en 2012. D’autres ont disparu, notamment l’épreuve féminine de bodybuildi­ng de Mr Olympia.

« Il n’y avait pas assez de concurrent­es, mais c’est aussi une question de ne pas endosser involontai­rement des pratiques comme l’utilisatio­n d’anabolisan­ts », croit Maxime Caron.

Lauralie Chapados souhaite se concentrer sur l’épreuve bikini fitness, plutôt qu’aspirer aux catégories de Figure ou Physique. « Je ne crois pas que mon corps pourrait développer une plus grande masse naturellem­ent, et ce n’est pas non plus ce que je souhaite », dit l’athlète de 22 ans. En début de carrière, elle vise maintenant à maintenir et entretenir sa forme. « Cela ne demande toutefois pas moins de travail ! », résume Lauralie Chapados.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Lauralie Chapados et son entraîneur et conjoint, Maxime Caron, optent pour une alimentati­on 100 % naturelle. Une rareté dans le milieu où l’utilisatio­n de supplément­s semble la norme.
PHOTO MARTIN ALARIE Lauralie Chapados et son entraîneur et conjoint, Maxime Caron, optent pour une alimentati­on 100 % naturelle. Une rareté dans le milieu où l’utilisatio­n de supplément­s semble la norme.
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