Artur Beterbiev Un chirurgien avec des gants
Le monarque IBF des mi-lourds en sera à la première défense de son titre samedi à Chicago
Pendant que plusieurs amateurs québécois auront les yeux sur le Centre Vidéotron pour le gala d’Eye of the Tiger Management (EOTM), samedi, Artur Beterbiev effectuera la première défense de son titre IBF des mi-lourds à Chicago.
Beterbiev a remporté sa ceinture presque dans l’anonymat, le 11 novembre dernier. Dans un combat présenté en Californie devant les caméras d’ESPN, Beterbiev (12-0, 12 K.-O.) n’avait fait qu’une bouchée du courageux Enrico Koelling (26-2, 8 K.-O.).
Grâce à ses qualités techniques, il avait dominé le duel d’un bout à l’autre avant de signer un knock-out au dernier round.
Depuis cette soirée, le protégé de Marc Ramsay n’est pas remonté sur le ring pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Beterbiev était aux prises avec deux procès. Dans le premier, il devait se défendre contre son ancienne gérante Anna Reva et dans le second, il tentait d’invalider son contrat avec son promoteur Yvon Michel.
Puis, il y a eu le volet sportif. L’IBF a eu beaucoup de difficulté à lui trouver un aspirant obligatoire. Les dirigeants de cet organisme de sanction ont eu besoin de lancer des invitations aux 15 boxeurs de leur classement à deux reprises avant que Callum Johnson (17-0, 12 K.-O.) décide finalement d’accepter le défi.
« C’est un bon boxeur qui a eu une belle carrière chez les amateurs et les professionnels, a indiqué Beterbiev lors d’une entrevue avec Le Journal de Montréal. Il est fort physiquement.
« Je ne le prends pas à la légère. Je me suis préparé sérieusement, comme je le fais à tous mes combats. Pour moi, lorsqu’un boxeur se présente devant moi, il est toujours le meilleur que j’ai affronté. »
PRENDRE SON TEMPS
Même s’il a obtenu 12 K.-O. en autant de combats depuis le début de sa carrière, Beterbiev n’a pas la mentalité d’un cogneur typique.
On peut davantage le comparer à un chirurgien. Il prend les rounds nécessaires pour affaiblir son adversaire et si celui-ci visite le plancher pour le compte, c’est un boni.
« Dans chaque combat, il y a des petits éléments qu’on ne contrôle pas, a souligné Beterbiev. Parfois, ton adversaire s’arrange pour te compliquer la vie et il tente de fermer toutes les ouvertures possibles.
Je suis content de mon dernier combat contre Koelling. J’ai fait 12 rounds où j’ai pu faire la démonstration de mes habiletés. Comme dans tous mes combats, je tente d’obtenir une bonne performance et si j’obtiens un knock-out, c’est tant mieux. »
Il aura la même mentalité lorsqu’il se présentera sur le ring du Wintrust Arena samedi soir. Estce que Johnson pourra rivaliser avec Beterbiev au plan technique ? On peut penser que non.
UN KAMIKAZE DE L’AUTRE CÔTÉ
On ne connaît pas beaucoup Callum Johnson outre le fait qu’il est Anglais et qu’il est invaincu en 17 affrontements. Son style pourrait donner un duel explosif avec Beterbiev.
« Johnson a un style très agressif et il cogne dur, a souligné l’entraîneur de Beterbiev, Marc Ramsay. C’est un kamikaze qui frappe pour faire mal à son adversaire.
Par contre, je ne sais pas si c’est la meilleure stratégie contre Beterbiev, soit d’attaquer de front. Johnson est un gars courageux et son profil l’indique bien.
Pour nous, l’objectif c’est toujours de remporter la victoire et pas la façon de l’obtenir. »