La prison pour avoir voulu éviter un examen à l’université
L’étudiant de Concordia qui a fait croire qu’un groupe terroriste allait s’en prendre à l’Université, simplement pour éviter de passer un examen, a écopé de 18 mois de prison, hier.
« [Il] n’était pas prêt pour un examen, et plutôt que d’y faire face, il a préféré entretenir les craintes et les préjugés de la population », a déclaré la juge Mélanie Hébert avant d’ordonner l’incarcération immédiate de Hisham Saadi.
Saadi, 49 ans, jusque-là en liberté sous caution, n’a pas réagi en entendant ces mots, même s’il espérait être condamné à une peine dans la collectivité pour son crime survenu en mars 2017.
DOCTORAT
À l’époque, Saadi étudiait au doctorat. Sauf que ses résultats étaient trop faibles pour rester au sein du programme. À la mi-session, il devait passer deux examens à court intervalle, et il se devait de les réussir sous peine d’être expulsé.
Comme il n’était pas prêt pour le second test, plutôt que d’étudier, il a cherché un moyen pour tout simplement éviter de devoir le passer.
« Ma première idée avait été de déclencher l’alarme incendie, mais je me suis dit que ce ne serait pas assez, que la tactique ne serait pas efficace », avait-il indiqué à la cour après avoir été déclaré coupable d’avoir fait appréhender un acte terroriste.
Saadi a plutôt préparé 18 lettres aux médias et à l’université, prévenant qu’un groupe extrémiste allait faire exploser des engins artisanaux dans l’institution, sous prétexte que des musulmans bénéficiaient de trop d’accommodements raisonnables.
« C’est un geste planifié, il n’a pris aucune mesure pour atténuer l’impact de ses gestes », a dit la juge.
LA FAUTE AUX AUTRES
Lors du procès, Saadi a tenté de minimiser sa responsabilité. D’abord en blâmant ses professeurs pour avoir refusé de repousser son examen, puis l’Université pour ne pas l’avoir accommodé, puis sa dépression.
« Il blâme les autres pour ce qui lui arrive, il prend constamment des libertés avec la vérité, il n’est pas fiable », a dit la juge.
Saadi a aussi échoué dans sa tentative de faire réduire sa peine en invoquant la médiatisation de son dossier.
« Il a lui-même impliqué les médias », a rappelé la magistrate, en concluant qu’avec toute absence de responsabilité, seule une peine d’incarcération était appropriée.